STANLEY KUBRICK


"On ne sait jamais de quoi on est capable tant qu'on n'a pas essayé."

Portrait de Stanley KUBRICK
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L'admiration que je voue à ce réalisateur m'a poussé à vouloir faire connaître cet immense cinéaste dont chaque film est un véritable monument artistique.
L'exigence d'absolu de Stanley Kubrick l'a indiscutablement amené à réaliser des oeuvres d'une extraordinaire perfection.
Des articles, des critiques, etc. illustreront les différents films de, et répétons-le une nouvelle fois, cet immense réalisateur !

Portrait de Stanley Kubrick


Ce grand réalisateur américain né en 1928 a tourné les films suivants :

DAY OF THE FIGHT
FLYING PADRE
FEAR AND DESIRE
KILLER'S KISS (Le Baiser du tueur)
THE KILLING (Ultime razzia)
PATHS OF GLORY (Les Sentiers de la gloire)
SPARTACUS
LOLITA
DOCTOR STRANGELOVE (Docteur Folamour)
2001 : A SPACE ODYSSEY (2001 : L'Odyssée de l'espace)
A CLOCKWORK ORANGE (Orange mécanique)
BARRY LYNDON
THE SHINING / Shining
FULL METAL JACKET
EYES WIDE SHUT


Réalisateur américain né en 1928

C'est un photographe doublé d'un moraliste. Un photographe parce son père l'initia très jeune à cette technique qui est aussi un art, en sorte qu'à 17 ans Kubrick travaillait déjà pour Look. Un moraliste de sa première éducation. Son oeuvre est empreinte d'un profond pessimisme qu'explique également un caractère inquiet, soucieux de perfection, jamais satisfait de son travail.

Ses premiers courts métrages furent immédiatement achetés par RKO : il avait 22 ans. Pour ses débuts dans le long métrage, avec Fear and Desire, il est producteur, réalisateur, monteur et auparavant opérateur. Il s'occupe même du tirage des copies. Kubrick a interdit depuis la projection de ce film.
Sans doute y trouvait-on déjà la virtuosité qui caractérise Le baiser du tueur, notamment dans la scène des mannequins.
Ultime razzia est l'un des sommets du film noir : originalité du hold-up sur un champ de courses, rapports complexes des personnages (les liens entre Elisha Cook Jr et Marie Windsor, l'implacable froideur de Tilmothy Carey...), maîtrise technique du réalisateur. Malgré un budget important, Kubrick n'apparaît encore dans ce film que comme l'un des nouveaux maîtres de la série B.
C'est avec Paths of Glory, film sur les rébellions et les éxécutions de soldats, sur le front français, lors de la Première Guerre Mondiale, que Kubrick s'impose à l'attention de la critique. La cruauté des scènes finales et la violence de la satire des états-majors ont fait longtemps interdire le film en France.
Faute de voir aboutir ses projets, Kubrick remplace sur le plateau de Spartacus Anthony Mann en différend avec Kirk Douglas. Le résultat ne le satisfait pas et il songe déjà à s'expatrier en Angleterre.
Il revient pourtant aux Etats-Unis pour y adapter Lolita de Nobokov.
Son penchant pessimiste, sensible dans cette réalisation, éclate dans Docteur Folamour, chef-d'oeuvre d'humour noir sur la bombe atomique où Peter Sellers, qui interprète plusieurs rôles, donne libre cours à une fantaisie ravageuse.

Gros budget et plusieurs années de travail pour une oeuvre de science-fiction sérieuse, cette fois : 2001, l'Odyssée de l'espace "Techniquement parlant, l'Odyssée de l'espace représente un aboutissement tel qu'il ne sera probablement pas dépassé avant quelques décennies" remarque l'un des auteurs de Demain la science-fiction. (1976) Mais cet auteur note aussi que "les prouesses techniques sont au service d'une description quasi documentaire de ce long voyage, contribuant à installer le spectateur dans le monde du futur". 2001 est en effet un film de science-fiction pour adultes : rien à voir avec La guerre des étoiles.

Il déconcerta parce qu'il voulait donner à réfléchir, comme dérouta Orange mécanique par son déferlement d'outrances sexuelles. Cette vision de Londres dans un futur proche, où la violence règne chez les jeunes tandis que, dans les laboratoires, des savants travaillent à débarasser le cerveau humain de ses tendances agressives, connut un énorme succès et porta Kubrick au niveau des grands du cinéma : Begman et Fellini.
Travaillant désormais en Angleterre, Kubrick devient de plus en plus épris de perfection. Il apporte désormais un soin méticuleux au tournage de chaque plan, de chaque séquence de ses films. Adapté d'un roman de Thackeray, Barry Lyndon demandera plus de 300 jours de tournage. La beauté des images ne suffit pas toujours à compenser l'ennui de l'histoire.

Même remarque pour The Shining, où rarement autant de soin aura été apporté à la bande-son, signe, entre cent autres, du souci de perfection de Kubrick. Reste une histoire de possession dépourvue d'originalité et dont tous les effets sont prévisibles une demi-heure à l'avance.

De même Full Metal Jacket, sur le Vietnam, vient trop tard pour ne pas donner une impression de déjà vu. Depuis 2001 et ses longs travellings sur des vaisseaux spatiaux évoluant dans l'espace, sans action véritable, le réalisateur semble vouloir plonger le spectateur, grâce à son extraordinaire virtuosité, dans un état d'hypnose. L'histoire, dans ces conditions, importe peu. Par son flou ou sa banalité, elle se prête même à tous les prolongements possibles. Kubrick ou le triomphe de la technique.

Jean TULARD. Dictionnaire du Cinéma Bouquins, les Réalisateurs


STANLEY L'ERMITE
Portrait d'un grand cinéaste qui s'entoure de mystère, lorsqu'il ne tourne pas mais dont le silence commence à s'éterniser.
Que sait-on de Mister Kubrick ? Rien ou presque en dehors d'une poignée de films qui ne veulent ni démontrer ni enseigner, mais simplement montrer. Stanley Kubrick ne croit qu'à la force de l'oeuvre. Il n'aime pas les héros, encore moins les messages. Il se méfie du prêt-à-penser et n'hésite pas à traquer la perfection esthétique plutôt que l'épaisseur des personnages. Pessimiste, perfectionniste mais guère prolixe, Stanley Kubrick n'aime pas les moules ni les esprits forts qui chercheraient en vain des "lignes de force" ou des "convergences secrètes" dans son travail.
Stanley Kubrick tourne peu : deux courts-métrages invisibles, puis à peine douze films en quarante-deux ans, douze chocs cinématographiques d'inspiration totalement diverse :



puis vient le huit majeur

On sait aussi que Stanley Kubrick est né dans le Bronx il y a soixante six ans, de parents juifs émigrés d'Europe centrale. Il a travaillé cinq ans comme photographe au magazine "Look", ce qui lui a laissé le temps d'avaler à peu près toute l'histoire du cinéma grâce aux projections du Musée d'Art moderne à New York. Il en a retiré des goûts et une culture. Ses dix eouvres préférées sont signées Fellini, Bergman, Welles, Huston, Chaplin ou Antonioni.

Comme il se doit, les premiers films de Stanley Kubrick lui ont attiré la colère de ses banquiers et l'attention des critiques. Ses premiers succès lui ont ouvert en grand les portes de Hollywood. C'est pourquoi Mister Kubrick s'est empressé de fuir cette jungle pour se réfugier à Londres à l'époque de "Lolita". Depuis, il n'a trouvé aucune raison de quitter les brouillards anglais. On sait encore qu'à la sortie de "Full Metal Jacket", en 1987, il possédait six chiens et sept chats, que sa femme est peintre et qu'il porte une barbe fournie et des lunettes cerclées.

Pour le reste, mystère. L'homme ne nous a pas gratifiés d'un seul film depuis dix ans. C'est beaucoup. Plus long que ces silences précédents. En 1987, l'ermite des suburbs avouait sans honte les raisons de sa parcimonie : pour tourner , il lui fallait une histoire. Une vraie. Comme il ne se sentait pas la force d'en inventer lui-même, il traquait sans cesse personnages et surtout scènes paroxystiques dans les livres. C'est ainsi qu'il a donné sa vision des fantasmes de Jim Thompson, Nabokov, Arthur C. Clarke, Anthony Burgess, William Thackeray, Stephen King, etc. Que cherchait-il chez des auteurs aussi différents ? Le coup de foudre pour cet entrecroissement de destinées qui font les grands récits, tout simplement. Fasciné par la violence, Mister Kubrick ? Sans doute, mais ne comptez pas sur lui pour tenir des discours du genre : "Je montre la violence de la jeunesse et celle de la société ("Orange mécanique") ou celle de la guerre ("Full Metal Jacket") pour mieux la dénoncer." Non, Stanley Kubrick expose le produit de la haine et de la brutalité comme s'il pratiquait une vivisection. Sa caméra-scalpel se promène dans des décors et des lumières composés avec une exigence quasi inhumaine. Au point que les personnages finissent volontairement par s'affadir, comme dans "2001" ou "Barry Lyndon", pour mieux céder la place à la logique scénique des situations.

Quand par hasard un rôle de héros surgit, Stanley Kubrick ne lui doit rien et il en reste "Spartacus". Et si le personnage risque de lui échapper pour prendre une épaisseur qu'il n'aurait pas souhaitée, il en fait une caricature grotesque, comme ce docteur Folamour, démiurge raté, qui ne peut s'empêcher de saluer à la nazi tout en pesant les chances de survie de l'humanité.

Depuis sa vision d'un Vietnam en guerre, entièrement tournée dans la banlieue de Londres, Stanley Kubrick est silencieux. Son regard détaché et libre mériterait pourtant de se poser sur la folie du monde.

par Olivier Péretié.
Article paru dans le supplément Télévision du Nouvel Observateur.


Stanley Kubrick par Michel Ciment







Michel Ciment est un écrivain, universitaire, critique de cinéma, journaliste et producteur de radio français.


Stanley Kubrick A Life In Pictures








A la Recherche de Stanley Kubrick (A. Michaux, F. Benudis 1999)









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