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THE WOMAN IN THE WINDOW



Fiche technique :
Film américain de Fritz LANG
Année : 1944
avec Edward G. ROBINSON (Pr Richard Wanley), Joan BENNET (Alice Reed), Raymond MASSEY (Frank Lalor), Edmond BREON (Dr Barkstone), Dan DURYEA(Heidt), Thomas E. JACKSON (Inspecteur Jackson), Arthur LOFT (Mazard), Dorothy PETERSON (Mrs Wanley), Bobby BLAKE (Dickie)
Scénario : Nunnally JOHNSON d'après le roman "Once of guard" de J.H. WALLIS
Directeur de la Photographie : Milton R. KRASNER
Montage : Gene FOWLER Jr. et Marjorie FOWLER
Décors : Duncan CRAMER
Costumes : Muriel KING
Musique : Arthur LANGE et Hugo FRIEDHOFER
Durée : 99 mn
Titre français : La Femme au portrait
Genre : Thriller


L'histoire :
Professeur de criminologie, Richard Wanley rencontre chaque soir ses amis, le docteur Barkstone et le procureur Lalor. Un soir, comme il contemple le portrait d'une femme exposé dans la vitrine d'une galerie de peinture, il aperçoit dans la glace une femme ressemblant au modèle. Il s'agit d'Alice Reed, qui a effectivement posé pour l'artiste. La jeune femme invite Richard Wanley chez elle pour lui montrer d'autres toiles du peintre. Mais leur tête-à-tête est interrompu par l'amant de la jeune femme, qui, exagérément jaloux, se jette sur Wanley. Ce dernier, en état de légitime défense, le tue. Sachant bien qu'il lui serait impossible de se justifier, il efface toutes les traces du crime.


Critique :
Pendant longtemps, ce fut le seul fim américain des années 40 signé par Lang à trouver grâce auprès de la critique et des ciné-clubs. Il occulta même des oeuvres beaucoup plus importantes comme Ministry of Fear, The Secret Beyond the Door, House by the River. Ce succès critique peut être attribué à une certaine lenteur du récit qui développe avec minutie et classicisme son sujet en le faisant commenter par d'abondants dialogues; à l'interprétation très "psychologique" d'Edward G. Robinson dans le rôle d'un quinquagénaire victime, presque malgré lui, du démon de midi; enfin à un dénouement-surprise qui fit couler beaucoup d'encre. Loin d'être un simple artifice de récit ou une concession à la morale conventionnelle, il représente le "climax" dramatique de l'intrigue et l'aboutissement de cette profonde dualité d'inspiration qui régit, avec une grande diversité, l'univers formel de chaque film de Fritz Lang. La Femme au portrait tient en effet cette gageure d'être à la fois un récit minutieusement réaliste dans son contenu et puissamment onirique dans son développement. L'aventure de ce quinquagénaire qui pour une fois n'est plus sur ses gardes et tombe dans le piège dont l'avaient longuement averti ses deux amis, le médecin et le juge d'instruction, a une dimension quasi "anglaise" de grisaille et de banalité. Simultanément, l'intrigue présente un aspect hautement improbable dans la progression et l'enchaînement des péripéties : matérialisation d'un portrait de femme, surgissement d'un agresseur sauvage et sans identité, obligation faite à un coupable de suivre le déroulement de l'enquête sur son propre crime, apparition d'un maître chanteur omniscient au rictus satanique, qui disparaîtra providentiellement de la surface de la terre aussi vite qu'il était venu. Il y a là un déferlement incroyable de coïncidences découlant méticuleusement les unes des autres, qui n'ont d'autre justification que de persécuter le héros. Et son réveil à la fin ne fera qu'augmenter le vertige du spectateur. Lang se sert ainsi d'une construction et d'une atmosphère diaboliquement oniriques pour suggérer et imposer l'idée que la réalité est par essence cauchemardesque. Ce retournement, faussement heureux, anticipe sur celui, métaphysiquement accablant et tragique, de Beyond a Reasonable Doubt.
Jacques LOURCELLES (Dictionnaire du Cinéma, les Films, Collection Bouquins, Robert Laffont)


Film aux implications psychanalytiques singulièrement riches pour l'époque. Le dénouement n'est nullement gratuit, le passage du rêve à la réalité dans le même plan impliquant que Wanley est malgré tout coupable au fond de lui-même, le scénario reproduisant tous ses refoulements. Lang, au sommet de son art, maîtrise parfaitement son sujet.
Jean TULARD (Guide des Films, Collection Bouquins, Robert Laffont)


Le thème cher à Fritz Lang de la culpabilité écrasante domine ce "film noir" admirablement bien joué par Edward G. Robinson, sur un scénario magistral dont la construction suit la logique de l'engrenage. Selon les puristes, le soulagement final, contraire à l'esprit de Lang, aurait été imposé par la production. Mais il est difficile de le croire, tant les moindres rebondissements du récit relèvent de la logique du rêve. En tout cas, c'est le type même du film à voir deux fois.
Gérard LENNE (Dictionnaire des films, Larousse)


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