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HUMAN DESIRE



Fiche technique :
Film américain de Fritz LANG
Année : 1954
avec Glenn FORD (Jeff Warren), Gloria GRAHAME (Vicki Buckley), Broderick CRAWFORD (Carl Buckley), Edgar BUCHANAN (Alec Simmons), Kathleen CASE (Ellen Simmons), Peggy MALEY (Jean), Diane DELAIRE (Vera Simmons)
Scénario : Alfred HAYES, d’après le roman "La Bête humaine" d’Emile ZOLA
Image : Burnett GUFFEY
Décors : William KIERNAN
Musique : Daniele AMFITHEATROF
Montage : Aaron STELL
Assistant-réalisateur : Milton FELDMAN
Chef Décorateur : Robert PETERSON
Durée : 91 mn
Genre : Dramatique





L'histoire :
Carl Buckley, un haut responsable des chemins de fer, assassine, dans un compartiment, l’un des anciens amants de sa femme,Vicky. Jeff Warren, ingénieur des chemins de fer a remarqué la présence de Vicki sur le lieu du meurtre. Impliquée dans le crime, elle séduit alors le jeune employé pour garantir son silence et complote avec lui de tuer son mari. Au dernier moment, Jeff change d’avis. Vicki s’enfuit mais son mari la retrouve.




Critique :
C'est la deuxième fois (après La Rue rouge, remake de La Chienne) que Fritz Lang tourne en Amérique un film déjà réalisé, en France, par Jean Renoir. Tout différencie pourtant les deux cinéastes : La Bête humaine était sensuel grâce au fabuleux couple Gabin - Simone Simon), et dénonçait fermement l'exploitation de la classe ouvrière. Dans Désirs humains, les rapports entre Glenn Ford et Gloria Grahame sont plus crus, plus "sexe".
Leur cruauté correspond à la rigueur presque mathématique de la mise en scène. Pour le réalisateur, l'être humain est double (les reflets d'un store zèbrent de noir et blanc le visage et le corps de Gloria Grahame). Il est aussi totalement dénué de libre-arbitre, conditionné part l'entourage et l'atavisme. En ce sens, Lang l'austère est beaucoup plus fidèle à Zola que Renoir l'épicurien.
Pierre Murat (Télérama)




Le producteur Jerry Wald, enthousiasmé par une récente vision de La Bête humaine de Jean Renoir, demande à Fritz lang d'en faire une nouvelle adaptation.
Lang et son scénariste Alfred Hayes abordent donc le roman d'Emile Zola à travers l'adaptation de Jean Renoir dont ils retirent tout ce qui est l'étude de milieu et influence pathologique de l'hérédité sur le mental du héros.
Comme plusieurs films américians de Lang, Désir humains est discrètement mais fortement relié à l'expressionisme. Il s'agit d'un expressionisme abstractisé, obtenu à partir de certains éléments réalistes (et plutôt sur le plan plastique) de la vie américaine. Ils sont traîtés par Lang d'une manière quasi alchimique et, une fois vidés de tout aspect social concret, finissent par servir son propos.
Deux personnages damnés, Carl Buckley et sa femme, se déchirent dans un univers asphyxié et glacé d'appartements neutres ou tristes, de compartiments nus, de quais de gare sortis de nulle part, de lignes ferroviaires au tracé rectiligne et contraignant qui sont comme une image de leur propre destin. Carl et Vicki tentent obscurèment d'entraîner dans leur sillage un troisième homme, le mécanicien Jeff, qui finalement leur échappera.
Sur le plan dramatique et psychologique, l'originalité du film est de recentrer l'intérêt sur le personnage vieillissant de Carl Buckley, superbement interprété par Broderick Crawford, alors au mieux de sa forme.
Comme dans l'autre remake de Renoir par Fritz Lang, Scarlet Street inspiré de La Chienne, le sujet du film devient les rapports d'un presque vieillard avec une jeune femme et la jalousie quasi ontologique que le partenaire le plus vieux éprouve pour l'autre du seul fait de leur différence d'âge.
Comme le note Philippe Demonsablon dans son excellente critique (in "Cahiers du Cinéma" n° 50), le personnage de B. Crawford essaiera désespérement de reconquérir sa femme en l'associant à un meurtre : "La scène où l'idée de la vengeance, ou plus exactement du meurtre, s'impose à Broderick Crawford, écrit Demonsablon, cette scène ne requiert aucune explication puisque le meurtre revêt un caarctère mythique : reconquérir l'autre en l'associant à sa culpabilité. (...) Que la damnation apparaisse aussi comme un moyen désespéré de communication, voilà bien un aspect du Faust que rejoit Human Desire."
Sur le plan formel, le film est une pièce maîtresse de l'oeuvre américaine de Lang. C'est un épure constamment en mouvement qui vise à faire découler le plaisir esthétique du spectateur de la progression inexorable des relations et du destin des personnages. Le spectateur est en effet fasciné par le spectacle d'un fatum accomplissant son oeuvre à travers des contrastes d'ombre et de lumière, à travers l'architecture et l'entrecroisement des lignes horizontales et verticales au sein de l'espace où se joue la tragédie. Seule la hauteur de vues du réalisateur l'empêche de sombrer dans le sordide et le pitoyable.
Car c'est en fin de compte à leur degré de soumission à ce fatum (qui existe à l'intérieur d'eux-mêmes) que Lang juge ses personnages. Imposé ou non par la production, le sursaut final de Jeff n'a rien de conventionnel à l'intérieur du film. C'est l'ultime réaction d'un individu pour sauver sa liberté et c'est aussi la dernière réaction de ce type chez un personnage de Lang.
Jacques LOURCELLES (Dictionnaire du Cinéma, Les Films, Collection Bouquins)




Remake du film de Renoir, Désirs humains transpose l'action de La Bête humaine, dans le milieu des cheminots américains après la guerre de Corée. Le film s'ouvre d'ailleurs sur des rails qui défilent devant nous. Nous n'échapperons plus aux gares et aux locomotives : les personnages s'enfoncent dans un atmosphère glauque plus proche d'un film noir que du roman naturaliste.
Jean TULARD (Guide des Films, Collection Bouquins)




Premier film tourné aux Etats-Unis par Fritz Lang, Furie traite les thèmes habituels du cinéaste : la loi et la justice, la vengeance et la culpabilité... Spécialisé dans les rôles de "brave type", Spencer Tracy est d'autant plus crédible en victime qui, à force de haine contre ses bourreaux, finit par se transformer en bourreau lui-même. La relativité de toute morale et l'implacable force du destin sont aussi mises en relief, à la faveur d'un virulent réquisitoire contre une certaine Amérique.
Gérard LENNE (Dictionnaire des Films, Larousse)




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