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RANCHO NOTORIOUS

Fiche technique :
Film américain de Fritz LANG
Année : 1951
avec Marlène DIETRICH (Altar Keane), Arthur KENNEDY (Vern Haskell), Mel FERRER (Frenchy Fairmont), Gloria HENRY (Beth Forbes).
Scénario : Daniel TARADASH d'après Silvia RICHARDS
Images : Hal MOHR
Décors : Robert PRIESTLEY
Musique : Emil NEWMAN
Durée : 95 mn
Genre : Western romantique
Titre français : L'ANGE DES MAUDITS





L'histoire :
Dans une petite ville de l'Ouest, deux hommes violent et tuent Beth Forbes, la fiancée de Vern Haskell. Celui-ci part à la poursuite des meurtriers. Il apprend l'histoire d'Altear Keane, chanteuse de saloon célèbre pour avoir gagné une fortune à un jeu de hasard.




Critique :
"L'Ange des Maudits fut conçu pour Marlene Dietrich, que j'aimais beaucoup. Je voulais faire un film sur une chanteuse de saloon vieillissante mais toujours désirable et sur un tireur qui commençait à perdre son habileté", disait Fritz Lang en 1967. Dans son livre de souvenirs, Marlene Dietrich déclare avoir détesté le cinéaste et subi le tournage avec haine et révolte contre un réalisateur appartenant, selon elle, à la "confrérie des sadiques".
Le conflit personnel de ces deux caractères exigeants, indomptables, a sans doute renforcé l'atmosphère de fatalité, d'amour, de haine et de vengeance (thèmes langiens par excellence). Marlène en est bel et bien la part romantique. Altar Keane est l'un des plus beaux rôles de cette actrice incomparable. On peut supposer, aujourd'hui qu'elle l'a joué contre Fritz Lang, en s'inspirant des leçons de Josef von Sternberg. Marlene était capable de "vampiriser" la mise en scène. N'empêche que celle-ci existe avec elle, mécanisme implacable conduisant chaque personnage à son destin, dans le flamboiement des images en Technicolor. La mythologie du metteur en scène prend le dessus sur les codes du western. Et le duel avec Marlène a fait du film une oeuvre superbement insolite.
Jacques SICLIER, critique parue dans Télérama.




Ce film sublime passa complètement inaperçu à sa sortie. Même les "Cahiers du Cinéma", pourtant attentifs à la carrière américaine de Fritz Lang, ne lui consacrèrent pas la moindre critique. Dernier des trois westerns de Fritz Lang, c'est le seul où le cinéaste intègre complètement les données du genre à son univers intime. Les thèmes langiens de la vengeance, de la violence, de la solitude, des sociétés secrètes trouvent ici une expression à la fois renouvelée et comme exotique, quoiqu'elle s'insère admirablement dans le cadre traditionnel du western.
Sur le plan formel, le temps est l'objet d'une utilisation extrêmement variée. Trois sortes de temps existent dans le film : le temps du récit proprement dit; celui - concentré - de la séquence accompagnée par la ballade leitmotiv du film et résumant la longue recherche d'indices menée par Vern; enfin le temps des trois flash-backs qui recomposent la figure mythique de l'aventurière Altar Keane, un personnage entièrement conditionné par son passé (ce qui vaut pour l'actrice elle-même).
Sur le plan du sens, ce temps est néanmoins absolument uniforme, figé, privé de projet et de liberté : c'est le temps de la vengeance et d'un monde réduit aux dimensions d'une obsession et d'une idée fixe.
L'espace du film reflète la même dualité. Varié et riche sur le plan formel, somptueux, lourd, flamboyant, presque baroque, c'est aussi un espace fermé, mort, ne débouchant sur rien, sinon sur la répétition cyclique, fatale, sanglante des faits ayant enclenché le récit. La mort d'Altar Keane à la fin est un écho, parmi d'autres, de la mort de la jeune femme assassinée dans la deuxième séquence. Le décor de studio outrageusement artificiel qui marque la frontière entre le monde extérieur et le ranch a fait l'objet de discussions et de polémiques parmi les cinéphiles. Sans doute, Lang, plus libre de ses moyens, aurait-il choisi un décor naturel. Mais, tel quel, ce décor ne fait que renforcer, peut-être d'une manière trop démonstrative, la structure close, asphyxiée de cette histoire "de haine, de meurtre et de vengeance", le caractère d'absolue étanchéité de ce western pessimiste et, jusqu'à un certain degré, expressioniste. Pèse en effet sur ces personnages une malédiction plus lourde que celle qui découle du péché originel dans les films d'Hitchcock. Ces personnages, qu'ils soient animés de bonnes ou mauvaises intentions, se retrouvent tous du même côté de la barrière - le mauvais côté. Au cours de son périple, Vern Haskell ne peut que se détruire et détruire ceux qui l'entourent; mais il ne peut pas non plus ne pas se venger. Il appartient à une humanité déchue pour laquelle la notion de pardon n'a plus de sens ni même d'existence. Il appartient, comme tous les hommes, à une race maudite.
Jacques LOURCELLES (Dictionnaire du Cinéma, Les Films, collection Bouquins)




WESTERN NOIR, un film classique et insolite sur le thème de la vengeance
Un cow-boy recherche l'assassin de sa fiancée. Il découvre su'il se trouve dans le ranch tenu par une aventurière Altar Keane (Marlene Dietrich), où sont hébergés tous les malfaiteurs de la région. Une femme superbe régnant sur un repaire de bandits, un décor baroque, une chanson lancinante, ça rappelle évidemment "Johnny guitare", le film de Nicholas Ray. Les deux films ont le même charme étrange. Mais ce qui sépare Ray de Lang, c'est ce qui sépare le désespoir du pessimisme. A la fébrilité inquiète de Nicholas Ray s'oppose radicalement la vigueur, la force de Fritz Lang. Mabuse, c'est lui.
La constante thématique est réelle dans les films de Fritz Lang. Une histoire d'amour et de mort marquée par la fatalité; au sommet de la pyramide tragique, soit un monstre à la volonté de puissance, soit une femme fatale; le goût pour les sociétés particulières ou secrètes : tout cela se retrouve dans "L'Ange des maudits", troisième western de Lang, après Le retour de Frank James en 1940 qui exploitait déjà le thème de la vengeance, et Les Pionniers de la Western Union" en 1941.J'aime les westerns, disait Lang, ils possèdent une morale très simple et rès nécessaire. C'est une morale que l'on ne signale plus parce que les critiques sont trop sophistiqués. Ils veulent ignorer que c'est quelque chose de très necéssaire que d'aimer réellement une femme et de combattre pour elle." Vous cherchez des valeurs ? Pourquoi pas celles-là ?
Didier Dolan, critique parue dans Le Nouvel Observateur.




Un superbe et étrange western, théâtral, lyrique et mélancolique, rythmé par une ballade (La légende de Chuck-a-Luck) à la manière d'une chanson de geste. C'est une histoire "de haine, meurtre et vengeance", autant de thèmes chers à Fritz Lang. Celui-ci recompose ici les contes classiques de l'Ouest pour une complainte crépusculaire.
Laurent AKIN (Dictionnaire des Films, Larousse)




Malgré les difficultés surgies entre Lang et Marlene Dietrich pendant le tournage et les réductions de budget imposées par Howard Hughes, Rancho Notorious est un western flamboyant. Cette histoire de vengeance se déroule dans des décors baroques et au son d'une chanson lancinante qui donnent à l'oeuvre un caractère insolite que l'on ne retrouve guère ailleurs que dans Johnny guitar.
Jean TULARD (Dictionnaire des Films, Bouquins)





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