Retour Filmographie Luchino Visconti

MORTE A VENEZIA



Fiche technique :
Film italien de Luchino VISCONTI
Année : 1971
Avec Dirk BOGARDE (Gustav von Aschenbach), Björn ANDRESEN (Tadzio), Silvana MANGANO (la mère de Tadzio), Romolo VALLI (le directeur de l'hôtel), Nora RICCI (la gouvernante), Marisa BERENSON (Mme d'Aschenbach), Mark BURNS (Alfred), Carole ANDRE (Esmeralda), Franco FABRIZI (le coiffeur).
Scénario : Luchino VISCONTI et Nicola BADALUCCO d'après le roman de Thomas MANN
Images : Pasquale de SANTIS
Montage : Ruggero MASTROIANNI
Décors : Ferdinando SCARFIOTTI
Musique : Gustav MAHLER
Titre français : Mort à Venise
Durée : 130 mn
Genre : Drame psychologique


L'histoire
Dans un luxueux palace du Lido, un compositeur fatigué et malade s'isole dans une solitude volontaire, revit en pensée son passé et observe les riches clients de l'endroit. Il devient vite obsedé par le fils d'une famille polonaise, un adolescent au visage d'ange...

Critique :
Senso, l'une des oeuvres les plus fulgurantes de Luchino Visconti, tournée en 1954, commençait à Venise et décrivait la passion de Franz Mahler pour Livia Serpieri. Le cadre en était l'Italie du Risorgimento. Le film témoignait de la fougue et de l'enthousiasme du cinéaste, alors âgé de 48 ans.
Mort à Venise", réalisé en 1971, est, au contraire, un film qui, dès les premiers plans, porte la marque de la mort. Une mort que Visconti sent peut-être proche et qui le frappera cinq ans plus tard. Visconti souhaitait depuis longtemps adapter au cinéma Mort à Venise". Il avait lui-même rencontré Thomas Mann, qui déclarait : "L'histoire est essentiellement une histoire de mort - mort considérée comme une force de séduction et d'immortalité -, une histoire sur le désir de la mort. Ce que je voulais raconter, à l'origine, n'avait rien d'homosexuel : c'était l'histoire du dernier amour de Goethe, à 70 ans, pour une petite fille de Marienbad. Une histoire méchante, belle, grotesque, dérangeante. A cela s'est ajoutée l'expérience de ce voyage lyrique et personnel, qui m'a décidé à pousser les choses à l'extrème en introduisant le thème de l'amour interdit."
Le film oppose le jeune Björn Andresen, découvert à Stockholm et jouant ici son premier rôle, au vétéran Dirk Bogarde, l'acteur de The Servant, d'Accident" et -déjà- des Damnés.
Visconti, avec l'aide de son chef opérateur, Pasquale de Santis, se sert des couleurs comme un véritable peintre et place aussi le film sous le signe de la musique. Thomas Mann avait pensé à Gustav Mahler en écrivant Mort à Venise. Visconti utilisera deux compositions du musicien, la Symphonie n° 3 et la Symphonie n° 5. Comme toujours chez lui, tout sera source d'évocation et porteur de symbole. Le cinéaste tournera ainsi le film à l'Hôtel des Bains, avant l'ouverture de la saison annuelle. Visconti s'attachait aux détails les plus précis de l'année 1911, alors même que des employés installaient un nouveau système de climatisation dans l'hôtel, cette opposition quotidienne entre le passé et le présent contribuant certainement à rendre le tournage encore plus troublant. De même que Le Guépard et Les Damnés décrivaient des mondes en mutation, souvent proche de l'anéantissement, Mort à Venise est le reflet d'un univers qui n'est déjà plus que, menacé par le choléra - un symbole évident - la mort et les ravages du temps. Que Venise, ville - provisoirement - arrachée au passé en soit le décor n'est pas une coïncidence. Le jeune et beau Tadzio, avec ses gestes encore enfantins et son costume de plage rayé, est alors tout à la fois la représentation d'un amour impossible et l'ange annonciateur d'un mort prochaine. Un film admirable.
Jacques SICLIER (Télérama)

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