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THE TREASURE OF THE SIERRA MADRE



Fiche technique :
Film américain de John HUSTON
Année : 1948
Avec Humphrey BOGART (Fred C. Dobbs), Tim HOLT (Curtin), Walter HUSTON (Howard), Alfonso BEDOYA ("Gold Hat"), Barton MaCLANE (Pat McCormick), Bruce BENNETT (James Cody), Robert BLAKE (garçon mexicain), John HUSTON (un riche américain), Arturo Soto RANGEL (le président).
Scénario : John HUSTON, d'après le roman de B. TRAVEN
Directeur de la Photographie : Ted D. McCORD
Musique : Max STEINER
Montage : Owen MARKS
Production : Warner Bros.
Format : Noir et blanc
Genre : Aventure
Titre français : Le Trésor de la Sierre Madre
Durée : 126 minutes
Date de sortie aux Etats-Unis : 6 janvier 1948




L'histoire :
Dobbs et Curtis travaillent sur un chantier dont le chef s'enfuit avec le salaire des ouvriers. Ils partent à sa recherche et récupèrent leur argent. Puis ils s'associent avec le vieil Howard pour exploiter un filon d'or dans la Sierra Madre. John Huston, réalisateur et scénariste, obtint deux oscars pour ce chef-d'oeuvre fondé sur la thématique de l'échec.

Critique :
Il n'y a aucun héros dans ce film, mais des hommes au bout de la misère, qui vont se ruer vers l'or et devenir méfiants et haineux. Les rebondissements du scénario sont autant d'étapes vers la folie et la mort. Un très grand film qui contribua à établir l'exégèse de la thématique de l'échec chez John Huston. Les interprètes sont admirables. Walter Huston, le père du réalisateur, obtint l'oscar du meilleur acteur de second rôle, John Huston, celui de la meilleure réalisation. Bogart était définitivement entré dans son univers.
Jacques SICLIER (Télérama)

Chef d'oeuvre de John Huston, fondé sur la thématique de l'échec cher à l'auteur : l'or est finalement emporté par le vent après avoir coûté tant de sueur et de sang. Cette vision pessimiste du monde des chercheurs d'or, qui reçut plusieurs récompenses, conserve aujourd'hui toute sa force. Eblouissante interprétation de Bogart.
Jean TULARD (Guide des Films, Collections Bouquins, Robert Laffont)

Jean TULARD (Guide des Films, Collections Bouquins, Robert Laffont)

Ce fut pendant longtemps avec Le Faucon Maltais, le film le plus célèbre de John Huston. La critique et les cinéphiles américains, si réticents à vanter les films d'aventure de leur pays (qu'ils soient de Hawks, de Walsh ou d'autres) et qui ne les apprécient en général que via l'admiration qu'on leur porte en France, ne ménagèrent pas, dès sa sortie, leurs éloges envers celui-ci. Cela n'est peut-être pas aussi étonnant qu'il y paraît. Le réalisme, ou à tout le moins la recherche permanente du vraisemblable, l'authenticité (sensible dans les extérieurs et l'utilisation d'acteurs mexicains, en particulier du savoureux Alfonso Bedoya), l'absence de "glamour" hollywoodien et de toute héroïne féminine attirèrent l'attention. Et plus encore, sans doute, le fait que les personnages s'expriment et se définissent avant tout par le dialogue (rarement aussi abondant dans un film d'aventures).
Le Trésor de la Sierra Madre est en effet un film habilement et secrètement théâtral. Huston sait faire passer pour du brio les excès de Bogart (qui, dans la deuxième partie, retrouve la dureté un peu maladroite et parfois même cocasse de ses "méchants" d'avant-guerre) et ceux de Walter Huston, père du réalisateur, qui délivre ses longs speeches à une vitesse époustouflante et souvent comique. Les ressemblances évidentes entre ce film et Le Faucon Maltais donnèrent immédiatement à Huston un statut d'auteur; en France particulièrement, on disserta sur la thématique de l'échec. Loin d'être morose ou pessimiste, cette thématique atteste que la vie est une immense farce où la première sagesse consiste à rire de tout et d'abord de soi-même. Même les diverses apparitions des bandits et des paysans ont quelque chose de comique dans leur répétition, puisque ce sont elles en vérité, et non la volonté des trois protagonistes, qui rythment leurs aventures et règlent leur sort, les transformant tour à tour en en gagnants et en perdants. C'est finalement sous la forme d'une sorte de comédie théâtrale à personnages pittoresques que se présente ce film d'aventures, au style visuel assez et étroit, mais suffisamment riche en péripéties inattendues et violentes pour passionner aussi les adeptes du genre et le public populaire. On traverse de grands espaces mais la plupart des scènes importantes sont statiques et se déroulent dans des lieux relativement clos. Le film n'est pas sans avoir également un certain intérêt quasi ethnologique. Huston note par exemple avec respect et curiosité l'habitude des paysans indiens d'attendre un certain temps avant de faire à leur interlocuteur une demande, fût-elle vitale pour eux. Il note aussi, non sans humour, que ces mêmes paysans seraient prêts à trucider leur bienfaiteur si celui-ci en venait à refuser leur hospitalité et l'hommage de leur gratitude.
N.B. Un coin du voile s'est levé ces dernières années sur l'auteur du roman original B. Traven (B pour ?) qui s'efforcera toute sa vie de dissimuler son identité. De son vrai nom Traven Torsvan, né à Chicago, il émigra au Mexique après avoir écrit des pamphlets socialistes en Allemagne, durant les années 20, qu'il signe Ret Marut. Il délégua un certain Hal Croves pour le représenter et aider Huston au cours du tournage. Huston ne put jamais dire avec certitude si cet Hal Croves était B. Traven lui-même. Le travail d'adaptation d'Huston reste relativement fidèle au roman qu'il dépouille cependant de ses développements sur l'histoire et les mythes mexicains ainsi que de sa virulence sociale. A la fin, Huston met sa marque sur l'histoire puisque chez Traven les deux survivants emportent chacun un sac d'or...
Jacques LOURCELLES (Guide des Films, Collections Bouquins, Robert Laffont)

Découvrez d'autres sites sur Le Trésor de la Sierra Madre :

Ciné-Club de Caen
Wikipedia


            
                 

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