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NORTH BY NORTHWEST


Fiche technique :
Film américain d'Alfred HITCHCOCK
Année : 1959
avec Cary GRANT (Roger O. Thornhill), Eva MARIE SAINT (Eve Kendall), James MASON (Philip Vandamm), Jessie ROYCE LANDIS (Clara Thornhill), Leo G. CARROLL (" le professeur "), Philip OBER (Lester Townsend), Josephine HUTCHINSON (Mme Townsend), Edward PLATT (Victor Larrabee), Martin LANDAU (Leonard)
Scénario : Ernest LEHMAN
Musique : Bernard HERRMANN
Durée : 140 mn
Genre : Espionnage
Titre français : "La Mort aux trousses"







L'histoire :
Roger Thornhill est enlevé par des espions qui le prennent, à tort, pour un certain George Kaplan. Conduit ;dans une luxueuse demeure de Lester Townsend, il est interrogé par le propriétaire, qui, n'obtenant - et pour cause - aucune des informations qu'il attend, demande à ses hommes de main de l'éliminer. Thornhill échappe miraculeusement à la mort et retourne avec la police dans la maison de Townsend...




Critique :
Tourné entre deux purs chefs-d'oeuvre - "Sueurs froides" (1958) et "Psychose" (1960) - " La mort aux trousses " est sans aucun doute l'un des plus beaux films d'Alfred Hitchcock, qui porte ici à sa perfection le style de " Correspondant 17 " et des "Trente-Neuf Marches". Le cinéaste au sommet de son art, mélange avec génie l'espionnage, le suspense, l'amour, l'humour... James Mason possède la séduction propre aux plus redoutables criminels hitchcokiens, et Eva Marie Saint - qu'Hitchcock préféra à Cyd Charisse - a le charme de Grace Kelly et d'Ingrid Bergman. Le thème de l'innocent injustement accusé est sublimé par une intrigue d'une richesse surprenante. De New York au mont Rushmore, le film est une éblouissante course-poursuite. La mise en scène de la séquence du champ de maïs et celle de la vente aux enchères sont deux morceaux d'anthologie dont on ne se lasse pas d'admirer la virtuosité et l'impeccable construction dramatique. Hitchcock ne se contente pas de jouer avec la sagacité du spectateur, qu'il conduit volontiers dans un véritable labyrinthe de fausses pistes, mais il passe d'un genre à l'autre avec une maîtrise que peu de réalisateurs, peu de films, ont atteinte..
André MOREAU (Télérama)




Considéré comme le "39 marches" de la période américiane d'Hitchcock, c'est un excellent film d'espionnage mené tambour battant, et non dépourvu d'humour. Comme dans tous les films d'espionnage, la logique est absente de toute l'histoire. Malgré cela, le génie d'Hitchcock nous transport aisément dans une grande variété de lieux. Parfaite illustration de cet illogisme, la fameuse scène où Gary Grant est poursuivi par un avion en rase campagne, qui devient une magistrale séquence à suspense. Le document filmé d'Hitchcock racontant cette scène est d'ailleurs un morceau d'anthologie.
Henri Guieysse (Guide des Films, Bouquins)




La perfection du récit d'espionnage selon Hitchcock. Celui-ci déclara avoir voulu réaliser aux Etats-Unis l'équivalent des Trente-neuf Marches. Si le film n'a pas tout à fait la même richesse expressive que le chef d'oeuvre anglais, c'est néanmoins un exercice de style d'une stupéfiante virtuosité dont la plupart des séquences sont des morceaux de bravoure, des tours de force au brio rarement égalé. En ce qui concerne la célébrissime séquence ou Gray Grant est attaqué par un avion, dont Hitchcock trouva la description dans une page des "Trente-neuf marches" de John Buchan, le réalisateur a souvent expliqué comment il l'avait conçue. Il avait cherché à aller contre la plupart des clichés utilisés dans les séquences d'angoisse (obscurité, lieu clos, etc.). La scène se passe en plein soleil, dans un espace ouvert et à l'horizon illimité. C'est précisément l'absence d'ombre, le manque d'aspérité et d'abri possible pour le héros qui créent le climat d'angoisse tant sur un plan dramatique que plastique. Tout au long du film, Hitchcock use de ce mélange inimitable d'angoisse et d'humour pour exprimer en mineur plusieurs de ces thèmes préférentiels : le transfert d'identité (vu ici à travers une situation particulièrement originale, à la fois kafkaïenne et cocasse, puisque le héros se trouve être le double de son personnage... qui n'existe pas); le manque de confiance entre les êtres (qui rend si ardu à l'innocent de se faire entendre) ; l'ambiguité des relations entre les sexes, thème qu'il avait déjà traité dans un contexte plus sérieux, et toujours avec Gary Grant dans Suspicion et Notorious. Par-dessus tout, le film possède une qualité supérieure de fantaisie abstraite et d'onirisme cauchemardesque exprimant les fantasmes les plus intimes du cinéaste. Ceux-ci apparaissent en particulier dans le portrait de la blonde héroïne dépeinte tour à tour, selon l'aspect que l'intrigue laisse entrevoir d'elle, comme une aventurière aux initiatives audacieuses, comme un Ange de la Mort glacé et précis, comme une victime du devoir, ou bien encore comme l'idéale partenaire sexuelle du héros. La Mort aux trousses reste le spécimen ultime d'un genre dont Hitchcock a lui-même créé et fixé les règles pour l'éternité. Dans un tumulte vertigineux d'événements, il convient que le héros soit en péril de mort au tournant de presque chaque séquence et que ce spectacle suscite à parts égales chez le spectateur le sourire et une subtile exaspération des nerfs. Trente ans après ce film et dix ans après la mort de son auteur, ces règles continuent d'être appliquées plus ou moins servilement par une quantité invraisemblable de cinéastes cherchant à égaler la fortune du Maître. Ainsi le souvenir d'Hitchcock inspire-t-il chaque année pas mal de films contemporains ; son génie - hélas - est absent et nous manque.
Jacques Lourcelles (Dictionnaire du Cinéma, Les Films, Bouquins)





                  

                  





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