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STATE OF THE UNION



Fiche technique :
Film américain de Frank CAPRA
Année : 1948
Avec Katharine HEPBURN (Mary Matthews), Spencer TRACY (Grant Matthews), Adolphe MENJOU (Jim Conover), Angela LANSBURY (Kay Thorndyke), Lewis STONE (Sam Thorndyke), Van JOHNSON (Spike), Howard SMITH (Sam I. Parrish), Charles DINGLE (Bill Nolard Hardy), Maidel TURNER (Lulubelle Alexander), Raymond WALBURN (Juge Alexander), Margaret HAMILTON (Norah), Pierre WATKIN (Sénateur Lauterback), Florence AUER (Grace Orval Draper), Irving BACON (Buck Swanson), Charles LANE (Blink Morgan), Tom PEDI (le barbier).
Scénario : Anthony VEILLER, Myles CONNOLLY d'après l'oeuvre de Howard LINDSAY, Russel CROUSE
Directeur de la photographie : George J. FOLSEY
Musique : Victor YOUNG
Montage : William HORNBECK
Décors : Emile KURI, Edwin B. WILLIS
Costumes : IRENE
Effets spéciaux A. Arnold GILLEPSIE
Durée : 124 minutes
Genre : Comédie Dramatique
Titre français : L'Enjeu






L'histoire :
A la mort de son riche père, Kay décide de réaliser son rêve le plus cher : contrôler le parti républicain. Dans ce but, elle retrouve un ancien flirt qui, à sa grande déception, est marié. De son côté, grisé par le succès qu'obtiennent ses discours, Grant en viendrait a oublier son ideal si sa femme, Mary, ne le secouait vivement.

Critique :
Ce film marque, pour la dernière fois dans la carrière de Frank Capra, un balencement entre la fine comédie psychologique et l'âpre conflit entre l'intégrité et la corruption. On ne peut s'empêcher de le comparer à Mr Smith goes to Washington. Grant Matthews est un Mr Smith, honnête mais pas naïf, intègre mais pas Don Quichotte, et, contrairement à Smith, il se laissera appâter par le compromis.
C'est un tout autre réalisme que nous propose Frank Capra, un réalisme plus cyniquement profond et parfaitement représenté par Kay Thorndyke (merveilleusement jouée par Angela Lansbury) qui incarne la réussite par la dureté impitoyable. Jim Conover est un Joseph Paine que l'expérience n'a pas fait avancer d'un pas dans la vie. Au contraire, il en sort encore plus pourri. Le politicien nous est montré comme un tricheur, un menteur et un rapace, et tous ceux qui ont le pouvoir de ramener des voix au candidat, des corrompus et des lâches. On trouve ce même changement d'une oeuvre à l'autre dans deux films de John Ford : "The Sun shines bright" et "The Last Hurrah". D'un côté, la victoire du coeur et de l'intégrité sur le mal, de l'autre l'accroissement de la corruption, et la défaite du politicien par plus corrompu que lui (il est à remarquer que Spencer Tracy joue aussi dans The Last Hurrah. De cette peinture noire, il est à dégager la rôle de Mary Matthews. La seule qui ait gardé un fond de sentimentalité, qui désire redonner son sens à cette belle institution qu'est la famille. Si un certain pessimisme entre chez Capra et Ford, comme s'ils ne croyaient plus au "miracle américain" (la guerre ayant quelque peu précipité cette attitude), il ne faut pas croire qu'ils se vouent désormais au dénigrement absolu. Non. Ils ne jugent pas, ils constatent et nous offrent un espoir, une voie de salut : agir vite et avec le même état d'esprit et l'authentique foi en l'être humain d'un Smith, d'une Mary Matthews ou d'un juge Priest. .
Olivier GAMBLE (Guide des Films, Collection Bouquins/Robert Laffont)

C'est le cinquième film des neuf films que Katherine Hepburn et Spencer Tracy tourneront ensemble - de La Femme de l'année, de Georges Stevens, à Devine qui vient diner ? de Stanley Kramer. Grant Matthews, candidat républicain, a besoin d'une image d'homme rangé : il rappelle à ses côtés Mary, son épouse délaissée. Celle-ci l'aime toujours et le soutient, mais elle se lasse de ses compromissions... Initialement prévu pour Spencer Tracy et Claudette Colbert, le scénario va pourtant comme un gant au couple. Selon Frank Capra : "Quand Tracy et son sac d'os (A. Hepburn) jouent une scène, les caméras, les lumières, les micros n'existent plus. Moi-même, je fais comme le reste de la troupe : je m'assieds, je regarde et je m'émerveille." C'est le film du désanchantement (Capra critique ici ouvertement les républicains, qu'il avait si ardemment défendus) et la mise en scène s'en ressent. La grâce habituelle a laissé la place à une certaine lourdeur. .
OSCAR 1935
Isabelle DANEL (Télérama)

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