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Fiche technique :
Film français de Jean RENOIR
Année : 1939
Avec Nora GREGOR (Christine de la Cheynest), Paulette DUBOST (Lisette sa camériste), Mila PARELY (Genenviève de Marras), Odette TALAZAC (Madame de la Plante), Clarire GERARD (Madame de la Bruyère), Anne MAYERN (Jackie, nièce de Christine), Lise ELINA (Une reporter), Marcel DALIO (Robert de la Cheynest), Julien CARETTE (Marceau, le braconnier), Roland TOUTAIN (André Jurieux), Gaston MODOT (Edouard Schumacher, le garde chasse), Jean RENOIR (Octave), Pierre MAGNIER (Le Général), Eddy DEBRAY (Corneille, le majordome), Pierre NAY (M. de Saint Aubin).
Scénario et Dialogues : Jean RENOIR, Carl KOCH
Compositeur : Roger DESORMIERES
Directeur de la photographie : Alain RENOIR, Jacques LEMARE, Jean BACHELET, Jean-Paul ALPHEN
Monteur : Marguerite RENOIR
Format : Noir et blanc
Genre : Comédie Dramatique
Format : Noir et blanc
Genre : comédie dramatique
Durée : 110 minutes |
L'histoire :
L’histoire se déroule principalement dans un chateau à la fin des années 1930. Plusieurs personnes de la haute bourgeoisie et leurs serviteurs se retrouvent pour des raisons diverses à l'occasion d'un weekend. Des intrigues amoureuses se nouent, un meurtre est commis...
Critique :
Avec cette "fantaisie dramatique" à la manière du Mariage de Figaro de Beaumarchais, Renoir ambitionnait de faire "une description exacte des bourgeois de notre époque" à la veille de la guerre. Devant l'incompréhesion et le rejet du public il présenta le film "comme un divertissement et non comme une critique sociale". Ce qui ne trompa personne sur ce tableau de moeurs brossé sans indulgence et sans espoir : deux classes - les maîtres dans leur monde, les domestiques à l'office - rivalisent de cynisme et de cruauté. Avec une morale désabusée : la vie et l'amour sont un jeu dont on ne peut impunément transgresser les règles. Film admirable, d'une facture éblouissante, mais qui demeura longtemps maudit, objet d'interdictions et de mutilations, aujourd'hui film culte, sujet d'inombrables exégèses.
Norbert MULTEAU Guide des Films, Collection Bouquins Robert Laffont
Comment expliquer que ce film, considéré aujourd'hui comme un chef-d'oeuvre, ait pu être à sa sortie en juillet 1939, si mal reçu ? A droite comme à gauche, ce fut un tollé . Est-ce la peinture acide de l'aristocratie, la mise en cause explicite du mensonge social, les allusions à l'antisémitisme... L'incompréhension de la critique et du public vinrent, surtout, de la formidable modernité de la mise en scène, bousculant tout ce que le "réalisme poétique" d'un Duvivier ou d'un Carné avait cru définitivement mettre au point : découpage en dents de scie, utilisation révolutionnaire de la profondeur de champ, emploi de filtres clairs pour les scènes d'extérieurs en Sologne, alliage déconcertant de comédie de moeurs et de tragédie. Le film se place sous la patronnage de Beaumarchais, et plus discrètement de Marivaux (Renoir avait songé un moment à faire une version moderne des Caprices de Marianne). La densité de l'oeuvre est, à vrai dire, inépuisable.
Claude BEYLIE Télérama
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