Retour Filmographie David Lynch

BLUE VELVET



Fiche technique :
Film américain de David LYNCH
Année : 1987
Avec Kyle MAC LACHLAN (Jeffrey Beaumont), Isabella ROSSELLINI (Dorothy Vallens), Dennis HOPPER (Frank Booth), Laura DERN (Sandy Williams), Hope LANGE (Mrs. Williams), George DICKERSON (le détective John D. Williams), Dean STOCKWELL (Ben), Priscilla POINTER (Mrs. Beaumont), Jack HARVEY (Tom Beaumont), Frances Bay (la tante Barbara).
Scénario : David LYNCH
Montage : Duwayne DUNHAM
Directeur de la photographie : Frederick ELMES
Directeur artistique : Benjamín FERNANDEZ
Musique : Angelo BADALAMENTI
Chef décorateur : Patricia NORRIS
Costumière : Gloria LAUGHRIDE
Durée : 120 mn
Genre : Policier, Thriller
Titre français : Blue Velvet






L'histoire :
Jeffrey Beaumont, se rendant au chevet de son père victime d'une crise cardiaque, à Lumberton, découvre en cours de route une oreille dans un terrain vague. Après l'avoir apporté à son voisin, l'inspecteur Williams, il va mener sa propre enquête avec Sandy, fille Williams, et remonter jusqu'à Dorothy Vallens vivant sous la menace de Frank Booth qui a kidnappé son mari et son fils. Il découvrira alors la face cachée de la ville: derrière le vernis d'une charmante banlieue se dissimule un monde sous-terrain violent et obscur, face cachée d'un monde envahi par le sexe et la drogue.

Critique :

Des fleurs aux couleurs vives, un jardin pimpant, un concentré de rêve américain : et là, au milieu des herbes, une oreille humaine, probablement tranchée... Un petit fragment de chair qui en suggère long sur la violence enfouie sous l'apparente paix d'un american way of life triomphant. Tous les thèmes chers à David Lynch sont dans ce faux polar bizarre, un concentré d'étrangeté, qui entraîne personnages et spectateurs dans un cauchemar langoureux, bercé par la musique contonneuse d'Angelo Badalamenti. Pas d'afféterie dans ce regard obsessionnel sur le mal, la différence, voire la difformité. Comme Robert Le Vigan dans Quai des Brumes, Lynch peint "les choses cachées derrière les choses" : derrière un nageur, il voit déjà un noyé... C'est dans Twin Peaks - la ville jumelle de Lumberton - que cette étrange perception du monde deviendra système. Elu film culte, Blue Velvet est une oeuvre qui séduit ou irrite, mais qui vous hante longtemps : le rictus de Dennis Hopper, le corps apeuré d'Isabella Rossellini, l'univers expressionniste et bigarré dans lequel s'agitent des personnages insolites, tout cela donne une certaine idée de l'enfer, douleur et séduction mêlées...

Aurélien FERENCZY (Télérama)

Après l’échec de Dune, David Lynch revient avec un film plus personnel. L’univers fantasmagorique, pervers et sadomasochiste de Blue Velvet achève de positionner Lynch comme un explorateur de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus étrange.
Petit budget (5 millions de dollars) mais une totale liberté de la part de Dino de Laurentis, par ailleurs le producteur de Dune, laisse le champ libre à Lynch pour explorer ses fantasmes : "un vieux fantasme m’assaillait depuis longtemps. J’ai toujours rêvé de me glisser dans la chambre d’une fille pour la guetter toute la nuit".
Tourné en Caroline du Nord, Blue Velvet met en scène l’Amérique moyenne. Celle des pavillons aux jardins fleuris, du ciel trop bleu et de la middle class bien pensante. Mais Lynch va fouiller l’envers du décor. Jeffrey plonge soudain dans un univers glauque où tout n’est que dépravation sexuelle et sadisme sur fond d’une chanson lancinante et obsédante : Blue velvet. L’œuvre de Bobby Vinton, est d’ailleurs l’un des points de départ du film. La voix doucereuse et chaude de Dorothy contraste avec la violence des scènes crues, malsaines et pourtant inoubliables. Tout dans cette œuvre est en permanence en opposition : Jeffrey vit une gentille amourette avec Sally le jour quand il vit une passion dévorante et physique avec Dorothy la nuit.
Film choc des années 80, Blue velvet ne fait pas l’unanimité lors de sa sortie. Il est refusé par le Festival de Venise qui le taxe de pornographique à cause d’une scène de fellation jugée trop explicite. En revanche, il sera applaudi à Avoriaz.
Avec ce film, David Lynch retrouve ses complices, Fred Elmes, son chef opérateur, Alan Splet, le responsable des effets sonores, et débute sa longue collaboration avec Angelo Badalamenti, le musicien sans lequel les films de Lynch n’auraient pas cette profondeur.
Finalement, l’intrigue policière n’est qu’un prétexte qui permet à Lynch de mettre en exergue la face cachée de la "normalité". La perfection des couleurs (le rouge, le rose, le bleu velouté...), les plans fixes évocateurs, les acteurs impeccables (Denis Hopper est époustouflant en pervers sado-masochiste) permettent à Woody Allen de déclarer : "C’est le meilleur film de l’année. J’aime simplement tout dans ce film."
Laurence MOREL (A Voir, A lire)

Découvrez d'autres sites sur Blue Velvet :

Ciné-Club de Caen
Wikipedia
ABC-Le France
Lycéens au Cinéma
Lux Valence
Libre Savoir
A.C.R.I.F.




Blue Velvet


Retour page d'accueil
lien pour les flux RSS
 

Classement de sites - Inscrivez le vôtre!               annuaire        lagitane.com