THE BIG HEAT Fiche technique : Film américain de Fritz LANG Année : 1949 avec Glenn FORD (Le sergent Bannion), Gloria GRAHAME (Bebby Marsh), Jocelyn BRANDO (Katie Bannion), Alexander SCOURBY (Mike Lagana), Lee MARVIN (Vince Stone), Jeanette NOLAN (Bertha Duncan), Peter WHITNEY (Tierney), Willis BOUCHEY (Le lieutenant Wilks), Howard WENDELL (Le commissaire Higgins), Dorothy GREEN (Lucy Chapman) Scénario : Sydney BOEHM d'après le roman de William P. McGIVERN Images : Charles LANG Jr Décors : William KIERNAN Durée : 86 mn Genre : Policier Titre français : REGLEMENT DE COMPTES |
Critique :
"Réglement de comptes" est l'une des oeuvres les plus exemplaires de la carrière américaine de Fritz Lang. Dès les premiers plans, dès les premières secondes, le drame est noué, et le style du réalisateur apparaît dans toute sa rigueur et sa richesse. Grâce à son talent, une banale histoire policière se transforme en une véritable réflexion morale sur la société et la corruption qui la guette.
La manière dont les scènes s'imbriquent et la diversité des personnages laissent le spectateur sidéré, tant cette intrigue criminelle est dirigée de main de maître, sans un temps mort. Au moment où le cinéma contemporain se livre volontiers à une surenchère de violences, "Réglement de comptes" apparaît comme un modèle, par la sécheresse et la dureté d'une violence qui n'est jamais gratuite, mais toujours d'une précision cinglante. Face à un univers parfaitement structuré par la corruption, le vice et l'argent, l'action de Bannion va peu à peu servir de catalyseur et contribuer à ébranler un édifice qui repose sur la peur et la loi du silence.
Il est difficile d'oublier l'obstination de ce policier -c'est l'un des plus beaux tôles de Gleen Ford- et les éclairs de violence du film, notamment le moment hallucinant où Lee Marvin ébouillante le visage de Gloria Grahame. Les liens qui se tissent entre les divers personnages enrichissent en permanence le récit, créant un ensemble de correspondances de plus en plus fascinantes. Peu de films policiers sont aussi rigoureux et fascinants que celui-ci. Un pur chef-d'oeuvre.
André MOREAU (Télérama)