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REAR WINDOW


Fiche technique :
Film anglais d'Alfred HITCHCOCK
Année : 1954
avec James STEWART (L. B. Jeffries, dit Jeff), Grace KELLY (Lisa), Wendell COREY (Thomas J. Doyle), Thelma RITTER (l'infirmière), Raymond BURR (Lars Thornvald)
Scénario : John Michael Hayes, d'après Cornell WOOLRICH (alias William IRISH)
Images : Robert BURKS
Musique : Franz WAXMAN
Montage : George TOMASINI
Durée : 105 mn
Genre : Suspense
Titre français : "Fenêtre sur cour"







L'histoire :
Immobilisé suite à une fracture de la jambe, Jeff, photographe, tue le temps en observant ce qui se déroule dans la cour de son immeuble. Il est vite persuadé que le voisin d'en face, qui se disputait fréquemment avec sa femme, a tué cette dernière... Un ami détective ne le croit pas ; mais sa fiancée, Lisa, qui lui rend régulièrement visite, accepte d'enquêter pour lui.

Critique :
C'est un des films préférés d'Hitchcock, qui mêle, à travers cette étude d'un cas typique de voyeurisme, réflexion sur l'amour et sur le cinéma. Comme le note François Truffaut dans son célèbre recueil d'entretiens avec le maître du suspense, tous les voisins qu'observe James Stewart ont pour point commun l'amour : couple qui se dispute, jeunes mariés qui passent leurs journées au lit, ménage sans enfant qui a reporté son amour sur un chien, danseuse qui s'exhibe et que les hommes désirent, etc. Figures du désir ou de la pratique amoureuse, qui renvoient le personnage principal à son propre problème : épousera-t-il ou non Grace Kelly ? Par ailleurs, sa position d'observateur immobile est bien celle du cinéphile : en multipliant les cadres - rectangulaires, comme les fenêtres, ronds comme les jumelles ou objectifs photographiques - la mise en scène construit une série de mises en abîme. Le voyeurisme - et l'impuissance qu'il suggère - nie le réel de la relation amoureuse et constitue un exutoire fantasmatique du désir. Sous le polar, d'une maîtrise absolue, se cachent une fois de plus les obsessions psychanalytiques d'Hitchcock aux prises avec sa libido.
Aurélien FERENCZI (Télérama)

Sous les dehors d'un « thriller » inspiré d'une nouvelle de William Irish, ce film est une étude de mœurs vénéneuse, implacable et fascinante. Hitchcock a particulièrement bien décrit le comportement et le caractère du photographe (James Stewart fut un de ses interprètes préférés), qui, habitué à saisir les images de la réalité, devient tout naturellement, alors qu'il est limité dans ses déplacements, un voyeur traquant son entourage et assouvissant ses fantasmes personnels dans lesquels entre, pour une part, la frustration sexuelle. Tout un microcosme social se révèle, dans un décor construit, à l'échelle réelle, machiné comme un piège, et faisant apparaître l'ambiguïté des apparences. Le spectateur, lui aussi voyeur, bascule dans l'intrigue criminelle comme s'il était aspiré par elle. La vie quotidienne peut devenir un cauchemar. Même si, parfois, l'humour tempère la noirceur de ce tableau.
Jacques SICLIER (Télérama)


L'un des films les plus expérimentaux et les plus parfaits du maître du suspense. Fenêtre sur cour connut un grand succèsà sa sortie, qui ne s'est pas démenti trente ans plus tard, notamment lors de sa ressortie en France (durant l'année 83-84, il se plaça environ en 20ème position de tous les films distribués : résultat exceptionnel pour une oeuvre ancienne).
La situation de base où se trouve le héros - immobilité, voyeurisme, attente passionnée et passive - et le fait que, sauf à un seul moment, la caméra adopte toujours son point de vue, permettent de voir dans le film une métaphore du cinéma en général et de la relation duspectateur à l'écran. Ce n'est là qu'une des multiples significations d'une oeuvre particulièrement riche. Fenêtre sur cour dispense sur le plan dramatique et visuel, un plaisir analogue à celui qu'offre sur le plan intellectuel un système ou un traité de philosophie bien conçu. Le monde y est découpé en tranches, en parcelles de réalité et de sens, délimitées en l'occurence par l'espace géométrique des fenêtres qu'observe le héros-voyeur. Par son intermédiaire, Hitchcock donne à voir, avec une ironie grinçante et pessimiste, avec aussi une virtuosité qu'il faut bien qualifier de géniale, une succession d'aspects de la vie à deux. Sur fond de solitude morale et de promiscuité physique, le panorama ainsi présenté va de la lune de miel la plus enfiévrée au meurtre accompli avec froideur et préméditation, et compose une sorte de fresque de la non-communication. Le décor a plus d'importance que l'intrigue proprement dite (qui n'est elle-même qu'une fraction de ce décor). Il impose à lui seul la présence illimitée de l'univers. L'idée de microcosme trouve ici une incarnation, une puissance expressive tout à fait inouies. L'utilisation du son à des fins réalistes et dramatiques est, elle, aussi, fabuleuse.
Jacques LOURCELLES (Dictionnaire du Cinéma, Les Films, Collection Bouquins)


Outre sa perfection dramatique, ce film livre la clé de la mise en scène et de l'univers de Hitchcock. Le héros occupe la situation du spectateur idéal, se livrant au plaisir secret et solitaire du voyeurisme. L'immeuble d'en face constitue l'écran qui concrétise ses désirs inavoués, jusqu'à ce que ceux-ci viennent menacer son existence même. Dans un sursaut vital, spectateur et héros ne peuvent que faire appel à leur sens moral afin d'échapper à l'angoisse pour le premier, au châtiment physique pour le second.
Joël MAGNY (Dictionnaire des Films, Larousse)


A partir de l'adage "Ne vous mêlez pas de surveiller vos voisins, cela peut vous attirer de sérieux ennuis", Hitchcock a développé une histoire de voyeurisme sur fond de psychanalyse se terminant en véritable suspense. Ce singulier cheminement est parfaitement rendu par la prouesse technique de reconstitution en studio d'un immense décor représentant d'un immense décor représentant l'immeuble où se déroule l'action. Le spectateur par le génie d'Hitchcock, n'a aucun mal à s'identifier au héros, pour s'introduire en douce dans la vie intime des occupants de l'immeuble et être témoin d'événements troublants qui déclencheront le ressort dramatique de l'intrigue.
Henri GUIEYSSE (Guide des Films, Collection Bouquins)


Le meilleur film d'Hitchcock ? Difficile à dire. L'un des meilleurs sans doute.Brillant, diabloiquement intelligent. Il s'agit d'un film sur le voyeurisme, ce qui avait fait écrire au London Observer que le film était horrible ! "Oui, l'homme était un voyeur, répond Hitchcock, mais est-ce que nous ne le sommes pas tous ?"
Colette MILON (Télé K7)





                  

                  





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