HÖSTSONATEN


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Fiche technique :
Film suédois d'Ingmar BERGMAN
Année : 1978
Avec Ingrid BERGMAN (Charlotte), Liv ULLMANN (Eva), Lena NYMAN (Helena), Halvar BJÖRK (Viktor), Marianne AMINOFF (la secrétaire particulière de Charlotte), Arne BANG-HANSEN (Oncle Otto), Gunnar BJÖRNSTRAND (Paul), Erland JOSEPHSON (Josef), Georg LOKKEBERG (Leonardo), Mimi POLLAK (le professeur de piano), Linn ULLMANN (Eva enfant)
Scénario : Ingmar BERGMAN
Images : Sven NYKVIST
Son : Owe SVENSSON
Montage : Sylvia INGEMARSSON
Musique : Jean-Sébastien BACH, Frédéric CHOPIN, Georg Friedrich HÄNDEL, Robert SCHUMANN
Durée : 97 minutes
Genre : Drame
Titre français : Sonate d'automne



 





L'histoire :
Après sept ans sans s'être revues, Eva invite par lettre sa mère Charlotte, pianiste concertiste de renommée internationale à la carrière depuis longtemps déclinante, et qui a récemment perdu son second mari, Leonardo. Eva vit isolée sur le bord d'un fjord, avec son mari Viktor, pasteur, et sa jeune sœur Helena, atteinte depuis l'enfance d’un lourd handicap. Ce séjour qui se voulait tranquille voit immédiatement renaître les tensions enfouies entre la mère, accusée d'avoir sacrifié à elle-même et à sa carrière sa vie de famille, et la fille, marquée par la dure expérience d'un enfant mort, et qui se dit incapable d'amour, y compris envers son mari. Les deux femmes s'affrontent en une longue nuit d'insomnie. Une nouvelle fois, Charlotte s'en va avant la date prévue, au prétexte d'un concert. En conclusion, Eva lui écrit une nouvelle lettre, demandant pardon.




Deux Bergman pour le prix d'un(e) : Ingmar offre enfin à Ingrid l'un de ses plus beaux rôles, celui d'une grande pianiste qui affronte sa fille en un huis clos rural et automnal.
Le scénario pointilleux du maître balaie d'un regard large les refoulements, les non-dits, les regrets et l'incompréhension qui constituent inévitablement la base des relations parents-enfants.
Sa mise en scène scrute les visages pour mieux comprendre le dedans, oppose le calme de la nature à la tempête des êtres.
Les deux Bergman, le cinéaste et l'actrice, sont arrivés au même point de maîtrise de leurs arts respectifs. Cette exploration cruelle de l'âme humaine est fascinante.

Aurélien Ferenczi (Télérama)








Prodigieuse dans le rôle de la mère qui découvre, soudain, au cours d'une nuit, tout le mal qu'elle a causé par son égoïsme, Ingrid Bergman semble avoir été faite, depuis toujours, pouur l'univers d'Ingmar Berman.
Son face-à-face avec Liv Ullmann suffirait à faire de Sonate d'automne une des plus grandes oeuvres du cinéaste.
Mais il y a aussi, évidemment, cet art de la mise en scène qui fait tomber les masques, explore les visages pour révéler ce qui est enfoui, refoulé dans l'inconscient. Il y a les gros plans, impitoyables, qui ajoutent à la violence des échanges verbaux, les retours sur le passé où s'est tissé le malentendu du rapport mère-fille.
La beauté plastique des images (harmonie des couleurs automnales) renforce la violence et l'accablante tristesse de ce règlement de comptes.

Jacques Siclier (Télérama)








DEUX COMÉDIENNES PRODIGIEUSES
Depuis longtemps, Ingmar et Ingrid s'étaient promis de travailler ensemble. Sonate d'automne allait être, pour eux, un accomplissement. Au début du film, un pasteur, Viktor (Halvar Björk), parle de son épouse, Eva. Ils sont mariés depuis dix ans, il n'a pas encore appris à la connaître. Eva (Liv Ullmann, interprète privilégiée d'Ingmar Bergman depuis 1960) est en train d'écrire une lettre à sa mère, Charlotte (Ingrid Bergman), qui vient de perdre son compagnon, et qu'elle invite à venir au presbytère. Elles ne se sont pas vues depuis sept ans. Charlotte est une pianiste de renommée internationale et, dès son arrivée, on la voit, brillante, autoritaire, égocentrique et séduisante malgré l'âge mûr, face à Eva, effarouchée, effacée, maladroite, avec des lunettes rondes cerclées de fer sur un visage ingrat.

Retrouvailles difficiles. Il y a là, également, Helena (Lena Nyman), sœur cadette d'Eva, paralysée, et le cerveau atteint. Charlotte est contrariée, Eva se met au piano et joue, plutôt mal, un prélude de Chopin. Charlotte la reprend, exécute le morceau avec tout son talent. Les dés sont jetés. Au cours de la nuit, les deux femmes se retrouvent au salon. Eva se met à boire, laisse éclater ses frustrations et sa haine de Charlotte, qui va se rendre compte de tout le mal qu'elle a causé par son égoïsme.
Dans ce face-à-face de deux comédiennes prodigieuses se manifeste, en couleurs automnales accordées aux vêtements (à l'exception d'une robe rouge), cet art bergmanien de la mise en scène arrachant les masques, scrutant les visages pour révéler ce qui a été enfoui dans la conscience. Retours sur le passé, terribles échanges verbaux, gros plans impitoyables : deux femmes qui auraient pu s'aimer resteront séparées à jamais. On ne peut qu'en être profondément touché.

Jacques Siclier (Le Monde)








Il n'y a que le présent du passé, par Matthieu Bareyre
Tous les grands cinéastes ont trouvé leur manière personnelle d’en finir avec la narration, c’est-à-dire de la réinventer : Godard par la logique musicale ; Pialat en se fichant éperdument, dès L’Enfance nue, des transitions et des enchaînements ; Bergman en faisant déborder le présent sur ses deux côtés, passé et futur, alors rapidement annexés comme ses extensions naturelles. Puissance inouïe de l’instant, en lequel semble résider un peu du secret du temps tout entier : il ne dure rien, pas même "quelques gouttes de temps", et, au moment même où il apparaît pour ce qu’il est, une suspension du passage du temps, l’instant décuple notre conscience de la durée.
Le temps n’est pas dans les choses comme la fatigue dans le corps, les choses ne sont pas dans le temps comme des corps dans un fleuve, seule la conscience – c’est la solution d’Augustin – peut tenir ensemble passé, futur et présent et faire que ma perception ne soit pas un délire et que la vie toute entière ne soit pas un songe.
Ces trois dimensions du temps, l’instant les comprime et les dilate tout-à-la-fois, c’est là son mystère, et c’est pourquoi Fanny et Alexandre se referme sur l’ouverture du Songe de Strindberg, et c’est pourquoi toute l’œuvre de Bergman frappe la réalité de l’incertitude du rêve et leste le rêve de la force claire et indubitable du réel. Dans ce temps si rare de l’instant, si le temps s’arrête, c’est qu’il passe autrement, voilà l’impensable que nous fait voir et revivre un film d’Ingmar Bergman.

Suite sur le site de Critikat








Charlotte Andergast (Ingrid Bergman), pianiste de renommée internationale, est invitée par sa fille Eva (Liv Ullman), mariée à un pasteur plus âgé qu’elle, à lui rendre visite après sept ans pendant lesquels les deux femmes ne se sont pas vues. Le couple héberge la jeune sœur d’Eva, Helena, handicapée mentale, qui avait été placée par Charlotte dans une institution. Bientôt, les tensions refont surface entre Eva et sa mère qui l’a toujours négligée au profit de sa carrière et de son plaisir, pour aboutir à une douloureuse nuit de conversation et d’affrontement.
Ce film de chambre sur des rapports de haine, de domination et d’égoïsme entre une femme et sa mère bouscule la notion de dévotion maternelle et de piété filiale et propose un véritable concentré de cruauté, de souffrance et de névroses féminines sur lequel plane la mort, le deuil et la maladie, mais aussi un amour impossible à exprimer ou à donner. Il offre à deux actrices d’exception l’occasion de performances extraordinaires.
Si Liv Ullman partagea la vie et joua dans une dizaine de films du maître suédois, de Persona (1966) à Saraband (2003), Sonate d’automne possède la particularité de réunir pour la première et unique fois Ingmar et Ingrid Bergman (aucun lien de parenté) au même générique. Ce sera d’ailleurs le dernier long métrage cinématographique de l’actrice, déjà malade, et les deux artistes garderont un souvenir mitigé de l’expérience, marquée par des désaccords et des incompréhensions au moment du tournage. Bergman, peu habitué à rencontrer la moindre forme de résistance ou de contradiction sur un plateau, ne mentionnait pas Sonate d’automne parmi ses films préférés. Pourtant il lui consacre un long chapitre dans ses mémoires cinématographique « Images » publiées en 1990 trois ans après son autobiographie « Lanterna Magica ». Une nuit d’insomnie et d’angoisse Bergman imagine et conçoit un film sur le thème de la relation mère fille et pense immédiatement à en confier les rôles principaux à Ingrid Bergman et Liv Ullman. Ce sera Sonate d’automne.

Le réalisateur et la star hollywoodienne d’origine suédoise s’étaient promis de faire un film ensemble depuis longtemps, mais leurs méthodes de travail se révélèrent peu compatibles. Cependant les griefs de Bergman contre son propre films ne concernaient pas son interprète, au final remarquable – au même titre que Liv Ullman – et dont il vanta le professionnalisme. Avec Sonate d’automne, Bergman approuvait avec regret un critique français qui lui reprochait « de faire du Bergman », pour ajouter immédiatement « Si j’avais eu la force de réaliser ce que j’avais, au fond, l’intention de faire, il n’en aurait pas été ainsi » et un peu plus loin que le film pour être parfait aurait dû rester à l’état de rêve. « Pas un film de rêve, mais le rêve d’un film. » Nouvelle preuve de l’exigence et de la sévérité envers soi-même d’un artiste moderne, génial et torturé, qui scruta l’âme et les relations humaines avec une vérité et une violence souvent, comme c’est le cas ici, à la limite du soutenable.

Olivier Père (Arte Cinéma)












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