THE STRANGER Fiche technique : Film américain d'Orson WELLES Année : 1946 Avec Edward G. ROBINSON (M. Wilson), Orson WELLES (Charles Rankin / Frank Kindler), Loretta YOUNG (Mary Longstreet Rankin), Philip MERIVALE (Le juge Longstreet), Richard LONG (Noah Longstreet), Byron KEITH (Jeffrey Lawrence), Konstantin SHAYNE (Konrad Meinike), Billy HOUSE (M. Potter), Martha WENTWORTH (Sara). Scénario : Anthony VEILLER, John HUSTON et Orson WELLES, d’après Victor TRIVAS et Decla DUNNING Directeur de la photographie : Russell METTY Décors : Perry FERGUSON Musique : Bronislau KAPER Durée : 95 mn Genre : Comédie Dramatique Titre français : Le Criminel

L'histoire :
Wilson, inspecteur de police chargé de retrouver les criminels de guerre allemands, fait relacher Meinike, ancien chef d'un camp d'extermination, et le surveille jusqu'à Harper, village americain où l'Allemand retrouve son ancien supérieur, Franz Kindler. Franz, vivant sous le nom de Charles Rankin, est devenu un honorable professeur de collège et épouse Mary, fille du respectable juge Longstreet. Pour éviter les indiscretions de Meinike, Charles le supprime. Wilson mène l'enquête...

John Huston, auteur du scénario, n'a pas crédité au générique.
Welles le considérait comme son moins bon film : "Il n'y a rien de moi dans The Stranger (...). Je l'ai tourné pour montrer à l'industrie que je pouvais tourner un film standard hollywoodien, dans les limites du temps et du budget, et être un aussi bon réalisateur que n'importe qui d'autre."» (Orson Welles cité par Frank Brady)

Critique :
"J'ai voulu faire ce film, déclarait Orson Welles, afin de prouver à la profession que j'étais capable de diriger une production hollywoodienne dans le temps prévu et avec le budget imparti." Il termina donc le tournage avec un jour d'avance et en ayant fait des économies. Mais cela ne lui permettra pas pour autant d'être accepté par Hollywood...
Si l'on se réfère à Monsieur Arkadin et à La Soif du mal, qu'il tourna quelques années plus tard, on réalise que le cinéaste fut peu inspiré par le sujet de cette chasse au nazi. Seule la fin témoigne soudain d'une véritable folie baroque.
André MOREAU, Télérama

Orson Welles considérait ce film comme son "plus mauvais" et il faut bien admettre qu'il est fort inégal. Le scénario, signé John Huston, atterit entre les mains d'Orson Welles, décidé à prouver qu'il peut "faire un film comme tout le monde". Un criminel nazi reconverti en sage professeur d'une petite ville de Nouvelle-Angleterre est localisé, puis confondu par un enquêteur. Mais dans sa tentative de "faire comme toutle monde", Orson Welles ne fait qu'accentuer le manichéisme du film : son interprétation hallucinée (le dérapage verbal sur les Juifs) ne convient guère à ce méchant portant un masque. Cependant, l'ouverture avec la fuite du prisonnier nazi, l'assassinat dans les bois et la mort du méchant, empalé sur un automate de son horloge animée, restent des moments magnifiques.
Isabelle DANEL, Télérama