|
Fiche technique :
Film français de Jean RENOIR
Année : 1962
Avec Jean-Pierre CASSEL (Le caporal), Claude BRASSEUR (Pater), O.E. HASSE (le voyageur ivre), Claude RICH (Ballochet), Jean CARMET (Emile), Jacques JOUANNEAU (Penche-à-gauche), Guy BEDOS (Le bègue), Mario DAVID (Caruso), Raymond JOURDAN (Dupieu), Philippe CASTELLI (l'électricien), Gérard DARRIEU (le louchard), Sacha BRIQUET (l'évadé travesti), Lucien RAIMBOURG (l'employé de gare).
Scénario et Dialogues : Jean RENOIR, Guy LEFRANC d'après le roman de J. PERRET
Décors : Eugène HERRLY
Costumes : Wolf WITZMANN
Photographie : Georges LECLERC
Ingénieur du son : Antoine PETITJEAN
Montage : Renée LICHTIG
Musique : Joseph KOSMA
Format : Noir et blanc
Genre : Comédie dramatique
Durée : 105 minutes |
L'histoire :
Un camp de prisonniers en juin 1940. Parmi eux, trois bons amis, le caporal, Pater et Ballochet. Ils ne songent qu'à s'évader. Un moment d'inattention des sentinelles et voilà le mur d'enceinte franchi. Mais la patrouille a tôt fait de les rattraper, et c'est la dure corvée du centre de triage. Seul, Caporal ne se décourage pas.
Critique :
Pourquoi reprocher au Caporal épinglé de n'être qu'un pâle remake de La Grande illusion, alors que le propos est tout autre ? C'est le regard lucide d'un homme qui connaît les faiblesses humaines et les renoncements quotidiens, mais qui sait aussi que la liberté se mérite chaque jour. Un film plaisant qui est l'oeuvre d'un moraliste.
Claude BOUNIQ-MERCIER Guide des Films, Collection Bouquins Robert Laffont
Le Caporal épinglé, avant-dernier film de Jean Renoir, n'est-il qu'un remake de La Grande illusion ? On pourrait le penser, au vu de certaines similitudes; la vie quotidienne dans un camp de prisonniers, la solidarité entre appelés, les tentatives d'évasion dont la dernière sera la bonne.
Mais les différences sautent aux yeux; nous ne sommes plus en 1916, au milieu d'officiers de carrière qui font la guerre proprement, mais dans la chienlit de 1940, où les soldats nobles n'ont plus courts. Les protagonistes sont des obscurs, des sans-grade, dont les soucis primordiaux sont d'ordre nutritif et... digestif.
Du voeu même de Renoir, "c'est un film gai, jeune, sur l"amitié" : le choix des interprètes l'atteste. Seul moment de haute tension dramatique : la marche à la mort de Ballochet (Claude Rich), traitée en un superbe hors-champ. On n'est pas dans La Grande illusion mais dans l'exhibition souriante de "petites vérités".
Claude BEYLIE (Télérama)
|
