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SAN PIETRO



Fiche technique :
Film américain de John HUSTON
Année : 1945
Format : Noir et blanc
Genre : Documentaire
Durée : 106 minutes
Titre français : La Bataille de San Pietro
Date de sortie aux USA : 27 avril 1949




L'histoire :
A San Pietro, village de la vallée du Liri, au nord-ouest de Naples, le capitaine Huston et ses six hommes filment d'octobre à décembre une bataille longue et meurtrière. D'un premier montage, il supprimera de son propre chef les images les plus insoutenables : cadavres démembrés, interviews optimistes des soldats enregistrées avant l'assaut placées en voix-off sur des plans de leur dépouille, à leur retour. Malgré ces précautions, un général trois-étoiles quitte la salle lors de la première, suivi de son état-major. "Le ministère ne voulait pas entendre parler de mon film", ronchonne John Huston dans son autobiographie. "Un sous-fifre me fit valoir qu'il était "anti-guerre". Je répondis que si j'avais fait un film "pro-guerre", j'espérais qu'on me mettrait douze balles dans la peau !" Heureusement, un autre officier général, George C. Marshall, demande à voir le film et l'apprécie. Huston est décoré, promu commandant. San Pietro sera projeté aux recrues et ses images parviendront jusqu'à nous. Quelles images ? Des ruines. Des montagnes désolées. Des oliviers brisés. Pentes rêches que tiennent, invisibles, les Allemands, là-haut, et que doivent prendre les Américains, ici-bas. Les premiers extérieurs de John Huston (ses trois premiers films hollywoodiens n'en comportent presque pas) composent une nature âpre, hostile, terrain d'une aventure schématique jusqu'à l'abstraction. Des hommes montent, au pas. Redescendent, vaincus ou morts. Avant de remonter... L'ascension, la descente vectoriseront l'oeuvre entière de Huston, sur le mode symbolique ou directement figuratif (Le Trésor de la Sierra Madre, L'Homme qui voulut être roi). Dans un sous-bois, un GI s'effondre, touché par une balle allemande, à trois ou quatre mètres. A cet instant, la caméra de Huston se trempe enfin, ou déjà, dans le fleuve des Enfers. La mort, son éternelle compagne, du Faucon maltais à... The Dead, coule là, juste là. De vrais cadavres, au visage grave et fermé, parfois décomposé, s'accumulent. Des coups de pelle creusent un cimetière, pour le pote ou pour l'ennemi. Les types qui redescendent, s'ils sont des prisonniers allemands, ont les mêmes pelisses grises, la même tête hagarde, le même regard las que les Américains qui montent. En deux guerres du Golfe, a-t-on vu un plan aussi empli de respect pour l'ennemi que cette contre-plongée sur un jeune soldat qui fixe la caméra ? Fini, les Nippons grimaçants de Griffes jaunes : au sortir de San Pietro, Huston ne caricaturera plus jamais l'autre, qu'il soit indien (Le Vent de la plaine), soviétique (La Lettre du Kremlin) ou japonais (preuve de sa dignité, il descend même dans Dieu seul le sait des litres de saké !). Et les héros ? Des volontaires courent vers les hauteurs. "Pas un seul de ces hommes ne reviendra", interrompt la voix de Huston.

Découvrez d'autres sites sur La Bataille de San Pietro :

Ciné-Club de Caen
Wikipedia


            
                 

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