Fiche technique :
Film américain de John HUSTON
Année : 1970
Avec Bibi ANDERSSON (Erika Kosnov), Richard BOONE (Ward, alias 'Robert Sturdevant'), Nigel GREEN (Janis dit 'La prostituée'), Dean JAGGER (Le voleur), Lila KEDROVA (Mme Sophie), Micheál MacLIAMMOIR (Douce Alice), Patrick O'NEAL (Charles Rone, alias 'Yorgi'), Barbara PARKINS (B.A.), Ronald RADD (Le capitaine Potkin), George SANDERS (Warlock), Raf VALLONE (Le faiseur de poupées), Max VON SYDOW (Le colonel Kosnov), Orson WELLES (Alexeï Bresnavitch), Sandor ELÈS (Le lieutenant Grodin), Niall MacGINNIS (Erector Set), John HUSTON (L'amiral).
Scénario : John HUSTON et Gladys HILL, d'après le roman The Kremlin Letter de Noel BEHN
Directeur de la photographie : Ted SCAIFE
Musique (et direction musicale) : Robert DRASNIN
Directeur artistique : Elven WEBB
Décors : Ted HAWORTH et Dario SIMONI
Costumes : John FURNISS
Montage : Russell LLOYD
Date de sortie aux États-Unis : 1er février 1970
Durée : 121 minutes
Titre français : La Lettre du Kremlin
Genre : Espionnage
L'histoire :
En 1969, un groupe d'espions-aventuriers (la plupart identifiés par des surnoms) hétéroclite, venu des États-Unis et mené par Ward, rallie Moscou. Parmi eux se trouvent notamment Charles Rone, un officier de marine, 'B.A.', une jeune femme dont Rone tombe amoureux, Warlock, un homosexuel faisant du tricot pour se détendre, Janis qui joue un rôle de prostituée. Leur mission est de récupérer un document confidentiel dit "La Lettre du Kremlin", recélant un accord officieux entre les États-Unis et l'Union Soviétique, destiné à contrecarrer la montée en puissance (la menace militaire) de la Chine...
Critique :
L'intrigue de La Lettre du Kremlin (1969) est réputée pour être l'une des plus complexes du cinéma d'espionnage. Même après plusieurs visions, on serait bien en peine de résumer le jeu d'alliances et de trahisons mis en scène par John Huston. Aucune importance : la fameuse "lettre", objet de toutes les convoitises (un document qui prouve l'existence d'un pacte entre les Etats-Unis et l'URSS contre la Chine), n'est qu'un prétexte à la description féroce - et fascinante - d'un univers de chausse-trapes et de faux-semblants. On est loin du glamour romantique des James Bond et plus près de la réalité barbouzarde : les agents secrets, qu'ils soient américains ou soviétiques, sont des mercenaires mus par l'appât du gain, la corruption, voire le sadisme. Tout le monde joue double jeu (y compris sexuellement), tout le monde se manipule : "La règle d'or de ce milieu : ne jamais dire la vérité sous peine de mourir", rappelle le personnage tragique de Bibi Andersson. Le film, si noir soit-il, se révèle jubilatoire grâce à son casting trois étoiles (Richard Boone en vétéran sans pitié, Max von Sydow et Orson Welles en officiers russes pervers) et à ses scènes démentes - Barbara Parkins ouvrant un coffre-fort avec ses pieds, George Sanders tricotant une écharpe pour son mignon ! Ne ratez pas ce bijou, admiré (et copié !) par Tarantino (Reservoir Dogs) et Bryan Singer (Usual Suspects). Samuel DOUHAIRE (Télérama)
Un film d'espionnage éblouissant qui présente une collection de pervers et d'anormaux impressionnante, un univers glauque de chantages et de manoeuvres tortueuses, une descente dans l'abjection à mesure que Rone découvree ou croit découvrir la vérité. Et à nouveau le thème de l'échec de l'absurde cher à Huston. Jean TULARD (Guide des Films, Collections Bouquins, Robert Laffont)
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