Fiche technique :
Film américain de John HUSTON
Année : 1967
Avec Marlon BRANDO (Major Weldon Penderton), Elizabeth TAYLOR (Leonora Penderton), Brian KEITH (Lt Colonel Morris Langdon), Julie HARRIS (Alison Langdon), Robert FORSTER (Soldat L.G. Williams), Gordon MIRCHELL (Un sergent), Zorro DADID (Anaclecto).
Scénario : Chapman MORTIMER, Gladys HILL adapté du roman de Carson McCULLERS
Musique : Toshiro MAYUZUMI
Directeur de la Photographie : Aldo TONTI
Costumes : Dorothy JEAKINS
Montage : Russell LLOYD
Durée : 109 minutes
Titre français : Reflets dans un œil d'or
Genre : Drame
L'histoire :
Dans un fort de Géorgie, le major Penderton ne s'intéresse plus depuis longtemps à sa femme Leonora, qui a pour amant le lieutenant-colonel Langdon. L'épouse de ce dernier est perturbée par la naissance d'un enfant anormal.
Un jeune soldat, William, va venir perturber un peu plus cet univers trouble. Le major va se sentir irrésistiblement attiré par William, tandis que celui-ci tentera de séduire Leonora.
Critique :
John Huston n'a jamais caché sa passion pour la psychanalyse. En 1962, il réalise même un Freud, biographie en demi-teinte du docteur viennois avec Montgomery Clift dans le rôle-titre. Mais son film le plus freudien, son plus beau cas d'études restera sans doute Reflets dans un oeil d'or, incroyable condensé de toutes les perversions sexuelles, réalisé cinq ans plus tard. Dans cette petite garnison du Sud moite des Etats-Unis, les militaires et leurs épouses trompent leur ennui mortel dans la dépravation. Leonora (Liz Taylor, à son zénith), l'épouse frustrée du commandant Penderton, s'envoie en l'air dans les fourrés lors de sa quotidienne promenade à cheval avec le lieutenant-colonel Langdon. La femme de ce dernier est gravement perturbée depuis qu'elle a donné naissance à un débile. Elle s'est d'ailleurs automutilé les tétons aux ciseaux pour se punir et entretient une relation ambiguë avec son boy, l'efféminé Anacleto. Homosexuel refoulé, Weldon Penderton (Marlon Brando, époustouflant) comprend que son mariage n'est plus qu'un souvenir et s'éprend du soldat Williams, qui a la curieuse habitude de chevaucher nu et de renifler les sous-vêtements de Leonora, son amour secret. Huston et son amie la romancière Carson McCullers n'y sont pas allés de main morte. Il n'est d'ailleurs pas interdit de sourire devant une telle accumulation de névroses. La politesse du désespoir ayant toujours été l'une des marques de fabrique du cinéma hustonien. A noter que la version diffusée ce soir respecte la sublime photographie mordorée voulue par John Huston. Jérémie COUSTON (Télérama)
Un film sur la folie et les déviations brillament mis en scène : Leonora Penderton montant nue les escaliers se reflète sur la pupille du soldat Williams. Et pourtant derrière ce catalogue de perversions, de l'automutilation au fétichisme, une idée simple que résume le carton qui ouvre le film : "Il y a un fort dans le Sud où voici quelques années un meurtre fut commis". Jean TULARD (Guide des Films, Collections Bouquins, Robert Laffont)
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