Fiche technique :
Film américain de John HUSTON
Année : 1987
Avec Anjelica HUSTON (Gretta Conroy), Donal McCANN (Gabriel Conroy), Dan O'HERLIHY (Mr. Browne), Donal DONNELLY (Freddy Malins), Bairbre DOWLING (Miss Higgins), Colm MEANEY (Mr. Bergin).
Scénario : Tony HUSTON d'après James JOYCE
Production : William J. QUIGLEY, Wieland SCHULZ-KEIL, Chris SIEVERNICH
Directeur de la Photographie : Fred MURPHY
Montage : Roberto SILVI
Musique : Alex NORTH
Costumes : Dorothy JEAKINS
Durée : 83 mn
Date de sortie : 13 janvier 1988
Titre français : Gens de Dublin
Genre : Drame
L'histoire :
Dublin, janvier 1904. Comme tous les ans, les soeurs Kate et Julia Morkan ainsi que leur nièce Mary reçoivent leurs proches et amis pour célébrer l'Epiphanie. Parmi eux se trouvent Gabriel Conroy, le neveu des soeurs Morkan, et sa femme Gretta. Au gré des poèmes gaëliques, des chants, des danses et des plats qui se succèdent, les convives entretiennent de joyeuses conversations de salon et commencent à évoquer les chers disparus, célèbres ou inconnus...
Critique :
Un jour, la neige recouvrira les vivants comme déjà elle recouvre les morts, ces morts du titres original. En attendant, dégustons ensemble l'oie de Noël et les souvenirs, le bon jambon, le pudding, les chocolats et les potins qui vont avec. Nous sommes en 1904, dans une maison irlandaise, chez tante Kate et tante Julia; dix convives à peine, qui se chamaillent avec affection, avec drôlerie. Rien d'important ne se dit. L'essentiel pourtant : que le temps file, entre les mots, les silences et l'air d'une chanson d'autrefois. C'est le sens du dernier quart d'heure, monologue d'amour qui n'est pas loin de surpasseren émotion tout ce que le cinéma nous a offert de pleurs depuis ses origines. Quand il signe, à 81 ans, ce testament à l'Irlande, à sa jeunesse, à sa famille et à la vie, Huston est sous perfusion dans un fauteuil roulant. La maîtrise dans les choix esthétiques, cependant, est absolue. Et lépilogue terrasse par sa musicalité, sa profondeur, sa beauté blanche. Comme Proust ou Joyce, dont il adapte fidèlement une des dernières nouvelles, on garde pour toujours, à portée de main et de coeur, ce chef-d'oeuvre, libre de toute intrigue et si complexe dans sa simplicité. Michel GRISOLIA (Télérama)
On ne résume pas cette oeuvre admirable, dernier film de John Huston, méditation sur le temps qui s'écoule et la mort. Tous les personnages sont irlandais, soit de la famille Huston, soit venus de l'Abbey et du Gate Theatre, de là l'authenticité, la vérité de ce film boulversant. Jean TULARD (Guide des Films, Collections Bouquins, Robert Laffont)