L'histoire :
Inspire d'un roman a l'ecriture violente et serree de la sudiste et catholique fervente Flannery O'Connor, "le Malin" raconte les dereglements d'un homme devenu precheur ambulant. Hazel Motes, resolu a suivre les traces de son grand-pere, evangeliste qui parcourait les Etats du sud, fonde une secte nouvelle: l'Eglise sans Christ. Son fanatisme le pousse au crime et a l'auto-mutilation.

Critique :
Ambiguïté de John Huston, constamment fasciné et révolté par la religion et les hypocrites qui la servent. Dans Le Vent de la plaine, déjà, un prédicateur fou provoquait le malheur. Avec ses yeux intenses et sa blessure (physique et morale, on ne saura jamais), Hazel Motes, jadis traumatisé par un grand-père prédicateur, décide de fonder son église. Ce sera l'église de Jésus sans Jésus... Dans cette ville du Sud, hystérique et crédule, lui l'exalté, lui le sincère croise aussitôt des confrères qu'il déteste : un faux aveugle et un vrai escroc. Mais aussi une jeune fille rouée, une logeuse possessive et un candide employé de zoo (Daniel Shor, au moins aussi bien que Brad Dourif)...
Flannery O'Connor, qui a écrit La Sagesse dans le sang, était ardente et physiquement malade. Une catholique que rendaient folle la tiédeur et la mollesse. Le film ressemble au livre et, surtout, à cette femme. Provocant et prophétique, comme elle. Totalement absurde. Et constamment cerné par l'ineffable, opposé à la grandeur dérisoire de l'homme.
Pierre MURAT (Télérama)

Un film extraordinaire sur les sectes américaines et la prédication ambulante, superbement interprété et magistralement mis en scène. "Un film de jeune homme" a-t-on dit, lors de sa sortie, de cette oeuvre profondèment originale. Huston avait avait alors soixante-treize ans.
Jean TULARD (Guide des Films, Collections Bouquins, Robert Laffont)

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