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STAGE FRIGHT


Fiche technique :
Film américain d'Alfred HITCHCOCK
Année : 1950
avec Marlene DIETRICH (Charlotte Inwood), Richard TODD (Jonathan Cooper), Jane WYMAN (Eve Gill), Michael WILDING (Wilfred Smith)
Scénario : Whitfrield COOK & Alma REVILLE, d'après deux nouvelles de Selwyn JEPSON
Musique : Leighton LUCAS
Durée : 115 mn
Genre : Drame policier
Titre français : "Le Grand alibi"








L'histoire :
Jonathan se confie à Eve, son amie d'enfance. Sa maîtresse, Charlotte, comédienne célèbre, vient de tuer son mari et il a peur d'être accusé du meurtre. La jeune femme accepte de le cacher et décide de mener sa propre enquête. Elle se fait engager comme femme de chambre au service de Charlotte.


Critique :
Après l'échec commercial des Amants du Capricorne , Hitchcock décide de rester à Londres pour tourner Le Grand Alibi. "Nous racontons une histoire dans laquelle ce sont les méchants qui ont peur. C'est la grande faiblesse du film, car cela brise la grande règle : plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film", confiait Hitchcock à Truffaut. Injustement catalogué comme un film mineur, Le Grand Alibi surprend et déroute par la sophistication de son scénario. Deux flash-backs, qui exposent des versions contradictoires du meurtre - au début et à la fin du film - encadrent l'histoire de cette jeune comédienne amenée à jouer son premier "rôle" face à une actrice renommée. Humour, suspense, dénouement spectaculaire, personnages savoureux : aujourd'hui, Le Grand Alibi apparaît comme une magistrale variation sur la manipulation des spectateurs. Il mérite une véritable réhabilitation.
Gérard CAMY (Télérama)

Ce film marque les retrouvailles de sir Alfred Hitchcock avec son pays d'origine, l'Angleterre. Un retour aux sources apaisant et savoureux où le suspense rime avec le jeu, celui du théâtre. Apprentie comédienne, Eve joue ici le rôle de sa vie, se déguise, ment, découvre l'amour. A travers son face-à-face avec Charlotte se dessine la confrontation d'une jeune actrice avec une légende : Jane Wyman et l'imposante Marlène Dietrich. La première trime, pendant que l'autre, inaltérable, paresse sur scène en taquinant son propre mythe. Jeu de miroirs, cache-cache extravagant entre vérité et mensonge, cette enquête policière au féminin suit son petit bonhomme de chemin, en réservant quelques grandes scènes (comme celle de la kermesse). Loué ou discuté pour son fameux flash-back, Le Grand Alibi est sans doute un film mineur au regard des autres oeuvres du maître. L'intelligence allègre de sa manipulation satisfait néanmoins amplement.
Jacques MORICE (Télérama)

Hitchcock a tourné ce film en Angleterre après l'échec rencontré par Les Amants du Capricorne. Bien qu'il eût obtenu la plus totale liberté, la prudence l'incita à ne pas faire une oeuvre ambitieuse , mais plutôt à brosser une galerie de portraits, au travers de séquences savoureuses ou morbides. Le scénario, du coup, passa au second plan et c'est peut-être pour cela que le film, encore aujourd'hui, est jugé comme une oeuvre mineure d'Hitchcock. Certains exégètes, comme Rohmer et Chabrol, ont réussi toutefois à prouver le contraire, soulignant notamment l'intérêt d'une innovation technique, le fameux "retour en arrière" du début qui commande toute l'action cinématographique et qu'Hitchcock, par la suite, a regretté d'avoir tourné. Toujours d'après les spécialistes cités, la plus belle scène du film se déroule dans un taxi. Côté interprétation, Marlène Dietrich, bein que parfaitement habillée par Christian Dior, n'a plus l'éclat qu'on lui a connu dans le passé.
Henri GUIEYSSE (Guide des Films, Collection Bouquins, Robert Laffont)




                                     

                  





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