Fiche technique :
Film américain de Howard HAWKS
Année : 1932
Avec Paul MUNI (Antonio 'Tony' Camonte), Ann DVORAK (Francesca 'Cesca' Camonte), Karen MORLEY (Poppy), Osgood PERKINS (John 'Johnny' Lava), C. Henry GORDON (Inspecteur Ben Guarino), George RAFT (Guino Rinaldo), Vince BARNETT (Angelo), Boris KARLOFF (Gaffney), Purnell PRATT (Mr. Garston), Tully MARSHALL (l'éditeur).
Scénario : Ben HECHT, Seton I. MILLER, John Lee MAHIN, William R. BURNETT, Fred PASLEY, d'après le roman "Scarface, the shame of a nation" de Armitage TRAIL
Directeur de la photographie : Lee GARMES, L. William O'CONNELL
Musique : Adolph TANDLER, Gustav ARNHEIM
Montage : Edward CURTISS
Production : Howard HUGHES et Howard HAWKS
Distribution : United Artists
Durée : 93 minutes
Titre français : Scarface
Genre : Policier
L'histoire :
Chicago, au temps de la prohibition. Un petit malfrat, l'ambitieux Tony Camonte, tue son patron et devient le garde du corps de Lovo, chef du gang rival. Amoureux de Poppy, la petite amie de Lovo, il veille jalousement sur sa soeur Cesca, lui interdisant toute liaison sentimentale. Avec son complice Guido Rinaldo, Tony prend peu à peu le pouvoir au sein du gang de Lovo.
Critique :
"La véritable histoire d'Al Capone", disait Howard Hawks, qui ajoutait qu'il n'avait pas voulu faire un film de gangsters, mais décrire la famille Capone "comme s'il s'agissait des Borgia venus s'installer à Chicago". Scarface se soucie moins du commentaire social que du rythme. "La violence fait l'histoire", disait encore Hawks, qui s'enorgueillissait d'empiler les cadavres les uns sur les autres. Le réalisateur ne prend pas le temps du recul, il invente la dynamique de la mort violente. Et, comme l'écrivait Jean-Claude Missiaen dans son ouvrage sur Hawks : "Ce qui donne tout son poids à cette leçon de morale est justement l'absence de leçon." C'est ce qui fait de Scarface le plus moderne des films de gangsters. Il dépasse le contexte social pour atteindre le mythe. François GUÉRIF (Télérama)
L'archétype du film de gangsters, qui dut attendre un an sa sortie, augmenté d'un prologue moralisateur et d'un titre plus racoleur ("Honte de la nation"). Un ganster veule, cynique, amoral et ...amoureux de sa soeur, c'était "osé" pour l'époque. Vu aujourd'hui, Scarface souffre de son manque de moyens financiers, mais pas de l'efficacité coutumière à Hawks. Les générations suivantes pasticheront jusqu'à plus soif la balafre et surtout la pièce de monnaie que Rinaldo fait sauter dans sa main (y compris dans... Chantons sous la pluie). Scarface est une date, un grand film, mais l'honnêteté lucide oblige à dire que ce n'est pas le chef-d'oeuvre de Hawks. Alain PAUCARD (Guide des Films, Collections Bouquins, Robert Laffont)