L'histoire :
1870. Un étranger mystérieux àarrive à lago, en californie du Nord. provoqué par trois malfrats, il les abat froidement. Le conseil municipal lui propose de protéger la ville de trois tueurs prochainement libérés et qui ont juré de se venger de ceux qui les avaient fait enfermer. L'étranger accepte, mais à condition d'avoir tous les pouvoirs. Il nomme un nain maire de la ville, la rebaptise (Hell : enfer), la fait repeindre en rouge, fait distribuer des couvertures aux indiens et oblige les bourgeois à servir un repas aux Mexicains. Quand il repartira, "justice" accomplie, il traversera le cimetière où le nain grave le nom du shérif torturé il y a quelques années dans l'indifférence générale. Une légende indienne dit qu'un fantôme revient sur terre tant que son nom n'a pas été inscrit sur sa tombe.
Guide des Films, collection Bouquins
Les cinq premières minutes sont un pastiche conscient de Leone. Comme si Eastwood voulait dire : "Ce qu'il a fait, je peux le faire aussi." mais la suite, cette troublante hsitoire de fantôme surgi du néant, est digne de Mizoguchi. d'ailleurs le rythme lent est plus japonais qu'italien. Un film baroque, gâché dans sa version française. Il n'est plus question d'un fantôme, mais d'un "frère venu venger son frère."
Alain PAUCARD
Télérama>
Imaginez un étranger faisant d'un nain, souffre-douleur habituel de ses concitoyens, leur shérif. Imaginez ce même étranger les obligeant à peindre leur ville en rouge, avant de la rebaptiser Hell (l'enfer), et vous aurez une idée de ce film, réalisé, produit et interprété par Clint Eastwood. Son héros, un étranger justicier, véritable ange exterminateur, est accueilli avec joie par des gens persuadés qu'ils vont être enfin protégés. Mais cet homme bafoue les traditions et sa violence impitoyable finit par inquiéter les habitants, qui se demandent alors comment parvenir à s'en débarrasser. Clint Eastwood manie avec le même goût l'humour noir (l'idée de la promotion sociale du nain Mordecai) et l'allégorie, dénonçant l'hypocrisie et le conformisme d'une petite ville collectivement coupable. Son masochisme et son narcissisme, son habileté aussi et son sens du cadre westernien, dont de ce film une œuvre forte, surprenante et baroque.
André MOREAU