L'histoire :
La dépression des années trente. Rod Stovall, chanteur porté par la boisson et les femmes est convoqué à Nashville pour une audition. De passage chez sa soeur, il emmène avec lui le grand-père et le neveu. En chemin, il rencontre une jeune femme, Whit. Rod, tuberculeux, mourra en enregistrant son premier disque : Honkytonk Man

Critique :
Tellement classique qu'il en devient moderne, Clint Eastwood est l'un des derniers héritiers directs des maîtres d'antan. Sa filiation avec John Ford, évidente dans ses westerns, se retrouve dans ce tableau plein de charme, largement ouvert sur les paysages.
Bien avant Sur la route de Madison, Eastwood s'y révèle un peintre sensiblede ce sol nourricier qui donna justement son nom à la country music. L'air, la poussière, la terre, mais aussi les gueules et les accents des paysans, tout cela imprègne l'écran ainsi que les chants rocailleux.
Cette histoire de transmission aux accents picaresques est d'autant plus touchante qu'elle met face à face le cinéaste avec son propre fils. Eternel marginal, même dans sa seule patrie, la musique, Red n'est pas un héros. Mais sa lutte finale a quelque chose de d'héroïque. Et que ce soit Eastwood en personne qui chante, avec classe et sobriété à la fois, ajoute bien sûr de la grandeur au tableau.
Jacques MORICE (Télérama)

Eastwood reprend le thème de l'itinéraire initiatique (Josey Wales, L'Epreuve de force, Bronco Billy) avec toujours sa vieille sympathie pour les marginaux originaux. Maigre consolation, c'est à partir de ce film que la critique française bien-pensante cessa de traiter Clint de "facho", "maso", "raciste" et autres amabilités.
Alain PAUCARD (Guide des Films, Collection Bouquins, Robert Laffont)