L'histoire :
Ben Schockley, flic de Phoenix, est chargé de ramener un témoin, Gus Mally, de Las Vegas. Gus est en réalité une jeune prostituée. En arrivant à Las Vegas, Ben apprend que des paris sont engagés sur Mally, ce qui signifie que la mafia veut les abattre. Manquant d'être tué à plusieurs reprises, Ben soupçonne une manipulation de son chef. Il vole un autobus, le transforme en char d'assaut et, en compagnie de Gus pour laquelle il éprouve des sentiments tendres - partagés d'ailleurs -, pénètre directement dans la palais de justice de Phoenix. Il démasque son supérieur.

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Critique
On a connu Eastwood plus inspiré. Reste qu'un cru moyen de sa composition vaut toutjours mieux que n'importe quelle vinasse cinématographique. Un moment accusé de misogynie et de fascisme rampant pour avoir joué des justiciers un peu trop virisl; Eastwood s'amuse ici à briser une part de son mythe : les flics sont devenus des pourris et lui-même ne tient pas toujours très bien sur ses jambes. Contraint de se battre contre la police et la mafia, il doit compter désormais sur le secours actif... d'une femme ! Une prostituée de chox qui seconde un type musclé mais un peu raté, c'est pas banal.
Eastwood et Sondra Locke forment un couple attachant pour le moins singulier, qui improvise sa fuite en évitant les numéros de charme. La première partie de cette aventure à travers une Amérique pittoresque est particulièrement réussie : vivante, grotesque, haletante. Dans les vingt dernières minutes, ça se gâte un peu. L'outrance et l'invraisemblance (le final avec le bus transformé en passoire) ont beau être revendiquées, on trouve le temps un peu long. Mais globalement cela reste du bon spectacle.
Jacques MORICE (Télérama)

Le film le plus profond, le plus achevé, le plus initiatique de Clint Eastwood. Il décrit la mutation et la régénérescence d'un flic alcoolique. Ben prend conscience de son état à la suite d'une nuit passée dans une caverne, s'attaque aux dragons (motos, hélicoptère, train) et sort victorieux du labyrinthe. Le "gauntlet" c'est le chemin qu'empruntaient les nouveaux dans les collèges anglais. Les anciens, sur les côtés, leur assenaient des coups de bâton.
Alain PAUCARD (Guide des Films, Collection Bouquins, Robert Laffont)