Les derniers mois, avec des flashs back de la vie de Charlie Parker, le grand saxophoniste.

C'est un peu trop long et le choix de s'appuyer uniquement sur le témoignage de la troisième et dernière femme du "Bird" est quelque peu contestable. Ce - tout de même - bon film permit au Nouvel Observateur prendre le train en marche et de décerner - enfin - des lauriers à Eastwood. Le dernier carré capitula sans gloire.
Alain PAUCARD

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Ce film relate les derniers mois de Charlie Parker (Forrest Whitaker), mort à trente-cinq ans. Le saxophoniste d'avant-garde, inventeur du bop, se remémore les épisodes marquants de sa vie.
Clint Eastwood évite les écueils de la biographie filmée. Ni hagiographie ni construction d'un «mythe américain», Bird saisit un homme d'exception dans ses paradoxes, déchiré entre un formidable appétit de vivre et une tendance à l'autodestruction par la drogue et l'alcool.
Délaissant la linéarité chronologique et le récit classique de type «grandeur et décadence», Eastwood choisit un point de vue émotionnel et sensuel qui épouse le tempo aérien et douloureux du jazz qu'interprète Parker.
La caméra semble observer, fascinée, le corps du saxophoniste et la complexité du personnage. Le film ne moralise pas et invite à la contemplation de l'énigme Charlie Parker. Les problèmes de l'Amérique de l'époque, notamment la ségrégation raciale, sont abordés avec la même subtilité.
Évocation crépusculaire d'un monde sur le point de disparaître, portrait d'un «guerrier» solitaire et désenchanté, Bird, qui rappelle Honkytonk Man et annonce Impitoyable, est l'un des meilleurs films de Clint Eastwood. Forrest Whitaker, impressionnant, a reçu le prix d'interprétation masculine à Cannes en 1988.