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VIDEODROME



Fiche technique :
Film canadien de David CRONENBERG
Année : 1982
Avec James WOODS (Max Renn), Peter DVORSKY (Harlan), Sonja SMITS (Bianca O'Blivion), Deborah HARRY (Nicki Brand), Leslie CARLSON (Barry Convex), Jack CRELEY (Brian O'Blivion), Lynne GORMAN (Masha), Julie KHANER (Bridey), Lally CADEAU (Rena King).
Scénario : David CRONENBERG
Photographie: Mark IRWIN
Musique : Howard SHORE
Montage : Ronald SANDERS
Chef décorateur : Carol SPIER
Costumière : Delphine WHITE
Durée : 88 mn
Genre : Fantastiquer
Titre français : Videodrome

L'histoire :
Le patron d'une petite chaîne érotique sur le câble capte par hasard un mystérieux programme-pirate dénommé Vidéodrome, qui met en scène tortures et sévices sexuels. Son visionnage provoque peu à peu des hallucinations et autres altérations physiques. La frontière entre réalité et univers télévisuel devient bien mince, et la folie guette...

Critique :
Il est urgent de revoir Vidéodrome, premier film majeur ­ bien que "bis" ­ de David Cronenberg, à la lumière d'eXistenZ. Il est le premier maillon de ce qui peut passer, avec Naked lunch, pour une trilogie de l'hallucination, de l'exploration de l'homme comme animal technologique, laboratoire sensible. Non pas que les autres oeuvres du Canadien parano y échappent, mais ces trois films sont ses plus évidemment réactifs. Ils sont basés sur un même principe de dénonciation des puissances technologiques ou narcotiques. Dénonciations souvent incomprises tellement elles flirtent avec la fascination même que produisent les images ou les discours du type "la réalité est moins que la télévision". Pour aussitôt s'en faire l'ennemi. Cronenberg part toujours du plaisir scopique (malsain, en équilibre avec le vide, vraie jouissance donc) pour finir dans le cauchemar le plus abyssal. Ce pourquoi il ne sera jamais Wim Wenders (eau tiède). Il ne dénonce pas depuis le bon côté de la lucarne (Amen), il revient de l'enfer des images. Défoncé, brûlé, à charge de retrouver sa lucidité dans ses récits de voyages jusqu'au bout de la nuit cathodique.
Vidéodrome, eXistenZ... Qu'est-ce qui n'a pas changé en dix-sept ans ? Une tonne d'obsessions, de phobies que l'on retrouve presque au millimètre : prendre son corps pour un magnétoscope (avaler les cassettes par l'abdomen) ou pour une console de jeux, décimer les ennemis du réel à l'aide d'armes qui prolongent les membres comme des excroissances (au même moment, un génie du graphisme comme Ebroni publiait son Centaure mécanique), une odeur écoeurante de carne putride, une idée précise du virus comme étendue probable des effets captifs d'une image, un catalogue d'objets sexués jusqu'aux fantasmes (une télé vagin dotée des lèvres splendides de Debbie "Blondie" Harry), un goût pour la spirale, le récit piégé, pour la persistance des rêves, pour la confusion. C'est un cinéma où l'horreur ­ gore tout autant que cérébrale ­ perdure.
Qu'est-ce qui a changé, entre-temps ? Le trajet, la distance de plus en plus indistincte entre le spectateur agité de pulsion parkinsonienne et l'écran. Vidéodrome proposait d'enfoncer sa tête dans le tube cathodique (déjà...), Naked lunch explorait le territoire des images mentales qu'un tel geste (désespéré, probablement) suscite, eXistenZ nous filme depuis l'intérieur de l'écran, du ventre de la panique. En 1982, Cronenberg parlait de snuff movies (pornos où les souffrances ne sont pas simulées, où la mort finale est malheureusement réelle) ; en 1999, il passe à l'étape supérieure : le trafic d'organes.
Vidéodrome, Cronenberg ne filme rien de moins que l'image au temps de la programmation. Le pire étant que l'avenir lui donne sans cesse raison. Et s'il était le dernier documentariste ?

Philippe AZOURY (Les Inrocks)

Cronenberg faisiat ses gammes dans ces petits films inventifs, hémoglobinards et vaguement baclés. En attendant de revoir Faux-Semblants ou eXistenZ, on reverra plutôt Chromosome 3. Plus effrayant et mieux fichu.

Pierre MURAT (Télérama)

Un film très déroutant et souvent incompréhensible sur le monde des snuff movies et le pouvoir de l'image.

Jean TULARD (Guide des Films, Collection Bouquins, Robert Laffont)

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