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M. BUTTERFLY



Fiche technique :
Film américain de David CRONENBERG
Année : 1993
Avec Jeremy IRONS (Rene Callimard), John LONE (Song Lilling), Barbara SUKOWA (Jeanne Gallimard), Ian RICHARSON (l'Ambassadeur de Toulon), Vernon DOBTCHEFF (Etancelin), Shizuko HOSHI (Chin), Annabel LEVENTON (Frau Baden), Richard McMILLAN (un collègue de l'Ambassade), Michael MEHLMANN (un homme saoul dans le bar parisien), David HEMBLEN (un agent des Renseignements), Damir ANDREI (un agent des Renseignements).
Scénario : David Henry HWANG d'après l'oeuvre de David Henry HWANG
Photographie: Peter SUSCHITZKY
Musique : Howard SHORE
Montage : Ronald SANDERS
Durée : 101 mn
Genre : Comédie Dramatique
Titre français : M. Butterfly

L'histoire :
Callimard, modeste employé de l'ambassade de France de Pékin tombe fou amoureux de la diva Son Liling, dont l'interpretation de "Madame Butterfly" le bouleverse. Cet amour va aboutir sans qu'il se doute un seul instant qu'il est manipulé à des fins politiques depuis le début.

Critique :
Troublant mystère. L'histoire est vraie, précisent les auteurs. Au départ, c'est une romance. En Chine, au début des années 60, un diplomate français, René Callimard, assiste à une représentation de l'opéra de Puccini, Mme Butterfly. Sur scène, une belle Asiatique meurt d'amour pour un officier anglais. René Callimard (Jeremy Irons) s'éprend de l'actrice et les amants vont vivre une passion dévorante, brisée par la révolution culturelle. Tout est là pour un grand mélo. Mais quelque chose nous échappe, que nous pressentons. Plus les relations entre les amants deviennent intimes, moins nous percevons la réalité des choses. Nous nous perdons dans des ruelles obscures, dans la pénombre des chambres. La culture et les traditions, parce qu'étrangères, nous paraissent étranges. Même pendant l'amour, la jeune femme se dissimule derrière ses voiles. Elle est un mystère. Cette passion est un mirage. La Chine est un trompe-l'oeil, comme le sera Paris, lorsque Callimard, revenu en France, se trouvera soudain pris dans une manifestation d'étudiants en Mai 68. Le monde s'estompe. Et le romanesque du film aussi.
Le mélo était un piège: un Faux-semblant, pour reprendre le titre du film le plus célèbre de David Cronenberg. Avec le réalisateur de Scanners, Vidéodrome et La Mouche, les hommes subissent les plus incroyables transformations. Dans Le Festin nu, les délires du héros prenaient vie sous nos yeux grâce aux effets spéciaux. Ici, Cronenberg n'en a plus besoin. Il nous raconte, une fois de plus, une expérience limite mais la puissance du fantasme suffit, à lui seul, à nous troubler. Tout échappe à René Callimard : sa femme et sa situation. Il se trompe sur tout : sur la politique comme sur les gens qui l'entourent. Tout faux ? Presque : reste son désir. De plus en plus fort. De plus en plus vrai. Jusqu'à l'absurde. Jusqu'à la métamorphose. Callimard, confronté brutalement à la désillusion de ses amours, refuse d'y croire. Possédé par son fantasme, il devient lui-même ce fantasme. Butterfly, n'est-ce pas le papillon, sorti de sa chrysalide ? Cronenberg n'en finit plus de retourner les apparences. Et son film est un miroir. Qui nous dérange parce qu'il finit par nous mettre face à nos désirs, face à notre sexualité, en nous suggérant, à chaque fois : et si vous n'étiez pas ce que vous croyez ?

Philippe PIAZZO (Télérama)

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